1911

 

 

A partir de 1906, les notes recopiées ne concernent que la branche Paul Louis emmanuel WALLON.

 

Mardi 3 Janvier

Le soir je reçois à dîner M. et Mme Salard, M. et Mme Jeannin-Naltet, Jacques et Philippe TommyMartin, Thérèse, soit avec nous 14 couverts.

Jeudi 5 Janvier

Arrivée de Paul venant de Cassel.

Mardi 10 Janvier

Paul et Thérèse retournent à Mannheim. Je vais leur dire adieu à la gare à 9h du soir.

Dimanche 29 Janvier

Naissance de Marcel Paul Abel Wallon.

Vers 11h du matin, comme je rentrais avec Georges du cimetière, la femme de chambre me dit que M. Jeannin-Naltet de Châlons venait de me téléphoner pour avoir des nouvelles de Thérèse et de son enfant. Je restai absolument ahuri la femme de chambre ajoutant qu'il y avait une dépêche sur mon bureau. J'y couru et l'ouvrai avec émotion; cette dépêche disait: "Thérèse heureusement accouchée; garçon". Ce ne fut pas sans émotion que je portai cette nouvelle à Charles et que j'allai au téléphone pour avoir un arrangement pour le lendemain. Je voulais partir le soir même et voyager de nuit mais les enfants m'en dissuadèrent à cause du froid et de la fatigue d'une nuit passée en chemin de fer. Je me décidais donc à annoncer mon départ pour le lendemain matin 9h.

Lundi 30 Janvier

9h du matin départ pour Mannheim; on ne change de train qu'à Carlsruhe. Temps splendide je jouis de l'aspect de la campagne ensolei!lée: ciel d'une grande pureté ton gris bleu, les herbes jaunies par la gelée, les cours d'eau et les étangs d'un bleu intense allant de l'indigo au bleu de Prusse, au vert émeraude; on aurait dit les eaux de la Méditerranée. J'étais véritablement surpris et charmé. Les bois couleur brun de les montagnes d'un bleu très franc. En passant à Strasbourg il ne faisait pas encore nuit le clocher de la cathédrale se détachait en un ton violacé très puissant sur un ciel de couleur de soleil "Harpignies"; l'effet était saisissant. J'aurais aimé tenter une aquarelle de toutes ces belles choses admirées en cours de route.

A 8h1/4 train d'Europe Centrale, j'arrive à Mannheim. Paul m'attendait sur le quai mais je ne le vis pas et j'allais directement vers la sortie et vers le tramway qui me conduisit au Waidhof. Je trouvai là Thérèse, très bonne mine, et constatai avec plaisir que mon nouveau petit-fils était bien vivace bien que fort menu. Je me trouvai complètement rassuré après avoir eu un peu peur pour l'avenir la veille en apprenant cette naissance prématurée.

Mardi 31 Janvier

Dans la matinée je vais avec Paul au Consulat de Mannheim pour la déclaration d'état-civil. Paul déclare son fils sous le nom de Marcel Paul Abel; le témoin est M. Gérard chef de bureau à l'établissement et également français. Après déjeuner j'accompagne Paul à Kaferthal, gros bourg dont dépend le Waidhof, pour la déclaration sur les registres allemands. Le temps est très beau mais la course est un peu longue sur une grande route monotone de près de 2Km de long et par un petit vent debout assez désagréable. J'avais apporté de Paris mon baluchon d'aquarelles désirant faire quelques vues du Waldhof mais je fus vite convaincu de l'impossibilité d'un stationnement en plein air même au soleil.

Mercredi 1er Février

Dans la matinée le thermomètre marque -8°, le beau soleil de la veille et de l'avant-veille n'est plus, le temps est un peu gris et semble vouloir se mettre à la neige. Dans l'après-midi je vais avec Paul visiter la fabrique. Pesée du petit Marcel 2kg688.

Jeudi 2 Février

Vers 10h du matin je quitte le Waidhof, Thérèse et mon gentil petit-fils. Paul m'accompagne jusqu'à la gare et me monte dans mon compartiment. A Carlsruhe je change de train pour aller jusqu'à Paris sans autre changement. J'arrive à Paris à 9h1/4 sans le moindre retard ni fatigue. Je trouve encore Henri à la maison avec ses frères et puis lui donner de bonnes nouvelles du Waidhof.

Vendredi 3 Noembre

A 9h du soir je pars pour Mannheim.

Samedi 4 Novembre

Arrivée à Mannheim 8h du matin. Paul m'attendait à la gare et m'emmène au Waldhof où j'ai le plaisir de voir et d'admirer son beau petit Marcel, superbe garçon, qui fait à son bon-papa un très gentil accueil.

Dimanche 5 Novembre

A 7h du matin avec Paul départ pour Baden. Nous trouvons à la gare Thérèse venue au devant de nous et gagnons le sanatorium en landau découvert. La trajet, par un beau soleil par des chemins boisés, est très joli. Le temps splendide pendant la première moitié de la journée se met à la pluie vers 3h. A 6h nous quittons Thérèse et gagnons en voiture la gare de Baden et rentrons à Mannheim vers 8h1/2 et au Waldhof vers 9h.

Lundi 6 Novembre

Je passe la journée au Waldhof.

Mardi 7 Novembre

A 7h1/2 du matin je quitte Mannheim et rentre à Paris à 4h1/2.

Samedi 9 Décembre

Paul arrive à Paris à 8h du matin appelé par dépêche Aff. Michelin. Pour la santé de Thérèse Paul cherche à quitter Mannheim dont le climat est un peu humide pour elle. Apprenant par André que la maison Michelin de Clermont-Ferrand cherche un ingénieur, il a fait des démarches discrètes à ce sujet. M. Michelin de Paris désire le voir et causer avec lui. L'entrevue a lieu dans l'après-midi mais ne donne aucun résultat. On s'écrira. Paul est du reste fort peu emballé.

Mardi 12 Décembre

Albert Demangeon arrive à Paris vers 8h, 1/4 heure avant le départ de Paul retournant à Mannheim après un séjour de 4 jours à Paris. Les renseignements que Paul a pu obtenir sur Michelin lui font complètement abandonner ce projet. A l'association des anciens élèves de l'E.C. on lui dit que c'est la dernière maison où il faille entrer. Michelin ne peut arriver à trouver un ingénieur tellement sa réputation est mauvaise au point de vue des rapports avec le patron et du peu d'avenir à espérer dans cette maison.