1904

 

 

Lundi 14 Mars: Grave accident de brûlure arrivé à Paul à l'Ecole Centrale.

Mercredi 20 Avril: Excursion dans le nord avec Louise et Charles; retour le Mardi 26 Avril.

Mardi 21 Juin: Fiançailles de Louise.

Dimanche 14 Août: Incendie du Casino des Petites Dalles et de la maison d'Henri Wallon.

Dimanche 13 Novembre: Mort d'Henri Wallon. Mort de Marie Corne.

Mercredi 16 Novembre: Enterrement d'Henri Wallon.

Jeudi 17 Novembre: Mort de Marie Wallon; enterrement le Samedi 19 Novembre.

Dimanche 11 Décembre: Mort de Pierre Petit; enterrement le Mercredi 14 Décembre.

Dimanche 25 Décembre: Mort de Mme Barbedienne; enterrement le 28 Décembre.

 

Vendredi 1er Janvier

Matin été à la Visitation avec Sophie et les enfants voir ma sÏur Marie. Puis à l'Institut. 64 enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants se trouvent réunis autour de mon père. Avec Pierre Puiseux, Béatrice et leurs enfants, nous sommes 71. Manquent tous les Deltombe qui sont à Valenciennes, Henri Petit, sa femme et leur fille qui sont à Lyon. Après midi, visite à Adèle, Mme Dupont, Jeanne Petit, Mme Boitet, Mme Dumont, Mme Malassez.

Dimanche 17 janvier

Sophie, Henri et André vont au Conservatoire. La Marquise de Villefranche m'a envoyé sa loge. Programme: Symphonie héroïque Beethoven, Concerto pour violoncelle St Saëns, Lénore poème symphonique, H.Duparc; l'Arlésienne Bizet; Psaume CL César Franck.

Mardi 19 Janvier

Banquet du Parisien de Paris au Palais d'Orsay - Dîner de Molière.

Jeudi 4 Février

Matin été faire visite à de Baudot. Prétexte travaux diocésains à la cathédrale de Blois, en réalité pour l'intéresser à Charles et préparer son entrée au Comité diocésain. Charles suit le cours de Baudot au Trocadéro dans ce but.

Samedi 6 Février

Sophie, Louise, Charles et Paul vont au bal de l'Ecole Centrale à l'Hôtel Continental. Souffrant de névralgie depuis plusieurs jours,je m'abstiens d'aller à ce bal.

Rupture russo-Japonaise : Sans attendre la réponse du gouvernement russe dont on annonce l'émoi, le Japon croit devoir rompre brutalement toute négociation et relation diplomatiques et rappeler son ministre et tout le personnel de la Légation japonaise à Pétersbourg (affaire de Mandchourie et de Corée). C'est la guerre!

Lundi 8 Février

La flotte japonaise attaque la flotte russe à Port Arthur, sans aucune déclaration de guerre préalable sans ultimatum; 2 navires torpillés.

Samedi 20 Février

Pour avancer son travail de relevé, Charles va s'installer à l'auberge de Champagne. Il y trouve assez mauvais gîte et assez mauvaise table.

Dimanche 21 Février

Charles revient de Champagne vers la fin de l'après-midi pour aller dîner avec nous chez sa tante Adèle. Déjeuner des Amants de la Nature dans l'atelier de la rue Furstenberg.

Lundi 22 Février

Eté au Bal de l'Elysée avec Sophie, Louise, Charles et André.

Samedi 5 Mars

Eté avec Sophie, Louise et Henri au bal de l'Ecole Normale au Grand Hôtel.

Lundi 7 Mars

Le temps paraissant se remettre au beau et redevenir plus doux, Charles repart dans la matinée s'installer à Champagne.

Mercredi 9 Mars

Charles revient de Champagne par suite du mauvais temps.

Lundi 14 Mars

Le temps étant redevenu beau, Charles va à Champagne.

Après le déjeuner vers 1h on fait entrer dans mon cabinet un jeune homme qui me parle si bas que je suis obligé, ne percevant même pas un son, de lui demander à plusieurs reprises et un peu nerveusement d'élever la voix. J'entends alors: votre fils a eu un petit accident... -Quel fils? Où est-il? -L'élève de l'Ecole Centrale. Il a été un peu brûlé, il est là, je le ramène. Je me précipite à la porte et vois mon pauvre Paul les 2 bras emmaillotés, la barbe, les sourcils,l es cheveux brûlés. Ce fut encore un soulagement relatif de le voir debout et me parlant; la préparation de son camarade, M. Pichon, m'avait en quelques secondes mis la tête aux champs. Je voyais les pires malheurs. Je courus vers Sophie et Louise et leur dis, d'un ton assez naturel je crois "Paul rentre de l'Ecole un peu fatigué". Nous déshabillons le pauvre enfant dont les vêtements étaient trempés et le couchons. Son camarade nous donne quelques renseignements: Voici ce qui s'était passé: Paul, tenant à la main un bidon d'alcool d'une contenance d'environ 5 litres remplissait une lampe pour préparer le café. Un de ses camarades placé derrière lui croyant l'opération terminée approche une allumette de la mèche. - Que fais-tu là idiot? lui cria Paul; mais aussitôt une explosion se produisit. Paul se retourne, voit son camarade en flammes, se précipite sur lui et lui enlève sa blouse qui flambait. Lui n'avait rien encore, mais en se portant au secours de son camarade, il se fit de terribles brûlures aux mains et se mit à flamber à son tour. Les 4 ou 5 camarades présents restaient immobiles. Paul qui seul parait avoir conservé son sang-froid leur cria: "mais enveloppez-moi donc, vous ne pouvez me laisser brûler comme une chandelle". L'un des camarades, M. Pichon avisa aussitôt un baquet qui se trouvait sous la fontaine qui sert à se laver les mains. baquet qui fort heureusement était plein, le lança sur Paul et l'éteignit. Dans cette Ecole où travaillent 7 à 800 jeunes gens faisant des manipulations et exposés journellement aux accidents, croirait -on qu'on n'a prévu aucune mesure de secours? Il y a bien une infirmerie, mais sans pharmacie, sans médicaments aucun, sans personnel. Paul, accompagné d'un de ses camarades se fit conduire dans une pharmacie du quartier puis chez notre médecin, le Dr Bruslé rue St. Jacques, puis enfin, le pauvre enfant, à la maison où il prit soin de se faire précéder de son camarade pour ne pas trop nous effrayer. Au bout de peu de temps, le docteur arriva à son tour et enlevant les bandages du pharmacien fit un deuxième pansement à l'acide picrique. Les deux mains et le bras droit sont fortement brûlés, la main droite surtout. A la paume de la main, sous le côté du pouce la peau n'existe plus, la chaire est à vif. Des cloques sur le reste de la main, dessus, dessous. Le soir, vers 6h le docteur revient faire un deuxième pansement.

Mardi 15 Mars

Paul qui doit atrocement souffrir n'a pas prononcé une plainte devant nous, soit en arrivant, soit pendant les pansements. Il est dur au mal le pauvre enfant, jusqu'à l'héroïsme. Quand on voit ses plaies et quand on songe combien est douloureuse la plus petite brûlure, on reste confondu de tant d'énergie. Le pauvre enfant est victime de l'imprudence par trop bête d'un de ses camarades et de son dévouement pour le sauver.

Comme il ne se plaint jamais, c'est chez lui une habitude, nous ne savons s'il a passé une mauvaise nuit. Tour à tour, nous allons jeter un coup d'Ïil dans sa chambre. Le plus souvent, il semble reposer. Le matin, le docteur revient faire les pansements. Il ne se prononce pas encore sur la profondeur des brûlures.

Mercredi 16 Mars

Matin. Le médecin vient faire le pansement. Il ouvre encore quelques ampoules. La main droite est affreuse à voir. La peau ne semble plus adhérer, on dirait d'une main qui se dégante sous un vieux gant trop lâche et ajouré, déchiré, laissant voir des parties rouge brique. L'index de la main gauche est également très abîmé. Le biceps du bras droit a de fortes brûlures. Ce sera long, très long nous dit le Dr Bruslé, sans nous dire ce qu'il entend par là.

Henri a failli, dans la matinée, être victime d'un grave accident. Il était à bicyclette et voulant éviter un tramway, passe entre ce tramway et un cavalier. Le cheval envoie une ruade qui casse le frein de la bicyclette et projette Henri à terre. Un sergent de ville accourt pour l'aider à se relever croyant, lui dit-il, qu'il avait reçu le coup de pied à la tête. Le cavalier - une ordonnance - revient vers Henri lui faire ses excuses, disant que son cheval était très ombrageux, très difficile... Sauf une légère douleur au bras, causée par la chute, Henri s'en tire pour le mieux.

Charles revient de Champagne dans la soirée.

Dans la journée,Paul reçoit la visite de plusieurs de ses camarades d'E.C. il en éprouve beaucoup de plaisir. La nuit s'annonce mauvaise.

Jeudi 17 Mars

La nuit a été très mauvaise. Paul n'a pas fermé l'Ïil. Il doit souffrir atrocement. Vers 9 h du matin, le Dr Bruslé vient faire le pansement, pansement à la glycérine. Paul paraît souffrir beaucoup pendant le pansement. Dans la matinée, un garçon de l'E.C. m'apporte un mot du Directeur me demandant des nouvelles. Je fais entrer le garçon dans la chambre de Paul, ils causent longuement de cette affaire et de ce qui se passe à l'Ecole.

Charles apprend par un de ses camarades, frère d'un camarade de Paul, un accident qui serait arrivé à Paul dimanche dernier au manège, la veille de l'accident des brûlures. On faisait l'exercice du saut. Paul montait un cheval difficile qui pointait sans cesse, faisait des écarts, etc... A un certain moment, Paul est désarçonné, le cheval le traîne le pied dans l'étrier à travers le manège, le sabot lui effleure même la cheville. Au dire du camarade, Paul l'a échappée belle. Toujours peu bavard, il ne nous avait rien dit de cette aventure. Il se contente de répondre à Charles qui l'interroge que le fait est exact.

Vendredi 18 Mars

Encore une très mauvaise nuit de souffrance sans sommeil ni repos. Après midi, forte douleur de tête. Pensant qu'elles provenaient d'une trop grande constipation, vers 7h nous lui donnons un lavement avec une cuillerée d'huile puis presque aussitôt après, ce premier lavement n'ayant pas donné de résultats,un deuxième lavement avec une cuillerée de glycérine. Le résultat est médiocre. Le pauvre enfant souffre tellement de la tête et de ses brûlures qu'il gémit sans discontinuer. Et il faut pour cela que la souffrance soit bien forte. Vers 9h1/2 effrayés de cette troisième nuit qu'il va passer sans sommeil, nous décidons d'aller demander un calmant à Malalassez. Il me donne une ordonnance pour des cachets.

La nuit est malgré cela des plus douloureuses. Sophie ne quitte pas le pauvre enfant. Vers 3h1/2 elle vient se coucher, mais un quart d'heure après, elle retournait près de Paul pour ne plus le quitter.

Samedi 19 Mars

Vers 9h le Dr. Bruslé vient faire le pansement. Malassez y assiste. Tous deux déclarent qu'il n'y aura pas de complications, mais que ce sera long, très long. Pendant le pansement, Paul souffre beaucoup. Son bras et sa main sont extrêmement sensibles. Parmi les visites reçues, celle de Mme X belle-sÏur du camarade également blessé, mais peu gravement, l'auteur de l'imprudence, celui que Paul a sauvé.

La journée est très mauvaise. Paul très agité. Vers minuit, Sophie qui avait consenti à se coucher 2 ou 3 heures vient relever Louise de sa garde. Paul est de plus en plus agité; le pauvre garçon gémit, des larmes coulent sur ses joues. La crise de douleurs devient si forte que nous envoyons vers 1 h du matin Charles chercher le Dr Bruslé. Vers 2h nous nous retrouvons tous avec le médecin autour de notre pauvre blessé. Le médecin enlève le pansement du matin et le remplace par un pansement à l'huile d'olive. Cela n'y fait rien, les douleurs sont de plus en plus vives. Après le départ du médecin vers 2h1/2 nous nous étions tous recouchés sauf Sophie qui passa tout le reste de la nuit près de son pauvre enfant et nous dit le lendemain combien cette nuit avait été terrible. Le pauvre enfant délirait presque.

Dimanche 20 Mars

Matin, le Dr Bruslé applique un autre pansement dont Laure nous avait envoyé la formule, liniment toujours employé avec un succès merveilleux parait-il sur les ouvriers brûlés dans les usines de la région normande. Paul souffre beaucoup pendant ce pansement. La journée n'est qu'un long martyre.

Vers 4h1/2 je sors un peu avec Louise et ses deux petits frères. La chère enfant si dévouée à soigner son frère était sortie le matin pour la première fois depuis Lundi pour aller à la messe.

La nuit s'annonce très mal. Henri qui est allé dîner à Orsay chez M. et Mme Cavenel reviendra pour veiller son frère. A minuit il relève sa sÏur de sa garde puis vers 3h du matin,Sophie va faire coucher Henri et prend sa place. Louise la rejoint vers 5h du matin. La nuit n'a été qu'un long gémissement accompagné de paroles incohérentes et de délire.

Lundi 21 Mars

Après cette dure nuit, le pauvre enfant semble s'assoupir un peu. Et le Dr Bruslé pense qu'il doit éviter d'entrer dans sa chambre. La journée semble moins mauvaise. Paul est moins agité, mais il est bien abattu. Sophie, Louise et Henri le veillent tour à tour la nuit.

Mardi 22 Mars

La nuit a été sans sommeil avec de la fièvre et un peu de rêvasserie, beaucoup d'abattement. Dans la matinée, visite de son oncle Henri qui revient le soir dîner avec nous avant de repartir à Rouen.

La journée a été plus calme. La nuit personne ne veille, mais Sophie, appelée plusieurs fois par lui, lui donne à boire et à certains moments comme il craint une reprise de fièvre, de la quinine.

Mercredi 23 Mars

La nuit a été presque sans sommeil, mais Paul semble plus calme et moins souffrir. Le docteur vient vers 9h lui arranger son pansement sans enlever complètement les linges.

Jeudi 24 Mars

La nuit a été meilleure, la journée assez bonne. Le soir, grande agitation. Charles revient de Champagne pour dîner et couche à la maison pour repartir le lendemain matin.

Vendredi 25 Mars

Journée passable. Georges nous rapporte une place de premier en mathématiques.

Samedi 26 Mars

Dans la matinée, le docteur vient faire le pansement. Pansement très long et très douloureux. Il faut tremper le bras dans l'eau tiède afin de décoller tous les bandages épaissis par le liniment et les caillots de sang. Toute la journée, Paul éprouve de grandes souffrances. André, Emile et Georges entrent en vacances.

Dimanche 27 Mars (Rameaux)

La nuit n'a pas été très bonne, elle s'est ressentie de la journée d'hier. André va avec Emile retrouver Charles à Champagne pour l'aider dans son travail de relevé. Mon Père vient dans la fin de l'après-midi prendre des nouvelles de Paul et reste dîner avec nous. Après dîner, Louise lui fait un peu de musique dans mon cabinet.

Lundi 28 Mars

La journée se passe toujours tristement pour le pauvre Paul. Il ne se plaint pas, on ne sait s'il souffre beaucoup, mais son moral est fort atteint à la pensée de ses travaux d'Ecole et des examens qui se préparent.

Mardi 29 Mars

Paul s'assied pour la première fois à sa table pour prendre ses repas. Il mange seul ou presque seul, se servant de sa main gauche qui commence à guérir. La main droite et le bras droit sont toujours enveloppés de bandages et emmaillotés d'ouate. André va passer la journée à Champagne pour aider Charles dans son travail. Il part par le train de 7h du matin et revient à 7h1/2 pour dîner.

Mercredi 30 Mars

Paul continue à se lever pour le moment de ses repas, mais il a une mine affreuse. Les forces ne reviennent pas du tout. Et il est triste, le pauvre garçon, passant ses journées sans presque parler. Heureusement, il a toujours des visites de ses camarades et il en paraît heureux.

Henri rentre à la maison assez souffrant. La veille au théâtre, il avait été pris subitement de frissons et la nuit avait eu beaucoup de fièvre. Il prend le lit après avoir mangé seulement une assiette de soupe.

J'envoie à Orléans notre projet de concours pour la construction d'un musée de peinture et d'histoire naturelle. Le dernier délai est le 31 mars à 6h du soir.

Jeudi 31 Mars

Henri a passé la nuit sans fièvre, mais il est repris de fièvre et reste couché toute la journée. Paul est toujours dans le même état. Je vais avec André passer la journée à Champagne pour donner un coup de main à Charles.

Vendredi 1er Avril

Paul est toujours bien faible. Henri est repris de fièvre dans la soirée. Vers 6h le thermomètre marque 38°5.

Samedi 2 Avril

Paul a passé une mauvaise nuit, sans sommeil et avec une transpiration très forte. Henri ne paraît plus avoir de fièvre. A 9h le Dr Bruslé vient faire le pansement de Paul. L'opération est moins douloureuse que la dernière fois. Je vais avec André passer la journée à Champagne pour donner un coup de main à Charles. A notre retour, nous apprenons qu'Henri et Paul ont passé une assez bonne journée.

Dimanche 3 Avril

Journée passable pour Henri comme pour Paul.

Lundi 4 Avril

Départ d'Emile et Georges pour l'excursion du Club Alpin en Savoie et en Piémont. Je les conduis à la gare de Lyon. Le groupe des excursionnistes est de 25 collégiens environ conduits par 2 professeurs, M. Richard professeur au Lycée Charlemagne et M. Rogery professeur au Lycée Buffon. Programme de la journée: Départ midi 5 pour Moret; arrêt à Moret 1h28 pour visiter l'église et le donjon; arrêt à Sens 3h20 à 6h36 pour visiter la cathédrale et faire une excursion aux maisons de la ville; dîner à Laroche, coucher à Dijon (Hôte! de la Cloche).

En quittant la gare de Lyon, je vais par le métro à la gare du Nord prendre le train de 1h pour Champagne. André y était parti le matin 7h. La journée est passable pour Henri et Paul.

Mardi 5 Avril

Henri va assez bien. II sort même le matin et l'après-midi. Paul reste levé une grande partie de la journée et se remet au travail, e bras droit toujours étendu et soutenu par des oreillers.

Nous recevons le matin des cartes postales d'Emile et Georges envoyées de Sens et de Laroche. Leur itinéraire de la journée d'après le programme: Départ 8h45 de Dijon, arrivée à Aix-les-Bains à 5h30; dîner et coucher à l'Hôtel Cosmopolitain.

Mercredi 6 Avril

Paul ne reprend pas ses forces. Il ne trouve pas de progrès de ce côté. Il avait voulu se remettre au travail, mais il est encore trop faible. Emile et Georges partis à 9h5 du matin d'Aix-les-Bains. Déjeuner à St. Jean de Maurienne et excursion aux environs. Souper et coucher à Modane, Hôtel Terminus. André va passer la journée à Champagne: parti par le train de 7h du matin, il ne rentre que vers 9h du soir.

Jeudi 7 Avril

Etat de Paul toujours aussi faible. Reçu lettres d'Emile et Georges datées d'Aix-les-Bains. Visite de Valentine et de ses deux filles, Marguerite et Jeanne, arrivées la veille au soir à Paris pour y passer 8 jours. André va passer la journée à Champagne; parti à 7h du matin, il ne reviendra que tard dans la soirée étant invité à dîner avec Charles chez les Jacquet. Les Jacquet habitent à Champagne une villa que leur a construit Pascal. Sachant par Pascal le séjour de Charles dans leur pays ils l'ont plusieurs fois déjà invité à aller dîner chez eux.

Emile et Georges: Excursion aux environs de Modane. Départ 2h55 arrivée à Turin 7h20. Hôtel Suisse et Terminus.

Vendredi 8 Avril

Paul un peu d'amélioration. Midi à 4h vote du jury du Salon Champs-Eiysées. André va passer la journée à Champagne avec Charles. Paul vient pour ta première fois reprendre sa place à table pour dîner. Emile et Georges: Visite de Turin et des environs.

Samedi 9 Avril

Pansement de Paul. La main reprend un peu sa forme. Le médecin ne reviendra que dans 8 jours.

Henri va à Orléans au sujet d'un incident relatif à notre projet de concours. La veille au soir, j'étais averti par l'emballeur M. Foucher que le Maire d'Orléans avait refusé de prendre livraison de la caisse contenant le projet, cette caisse étant envoyée en "port dû". Or j'avais recommandé tout spécialement par deux fois à l'emballeur de l'expédier Grande vitesse à domicile port payé. Le... avait de lui-même commis l'erreur. De plus paraît -il, recevant le colis le 30 à 7h du soir, il ne l'avait envoyé que le lendemain 31 et interrogé par moi refusait de me dire à quelle heure il avait fait le dépôt à la gare. Après de longs pourparlers à la Mairie, Henri obtint de faire rapporter la caisse mais sous toutes réserves de l'acceptation du Maire absent et de la décision à intervenir du jury.

Après-midi, je vais à Champagne et revenons, tous trois, Charles, André et moi vers 8h du soir. Emile et Georges: Départ de Turin 7h48 pour Suze. A pied à Chiormonte; déjeuner, station de Salbertrand, dîner coucher Aix les Bains.

Dimanche 10 Avril

Ouverture Exposition des Amants de la Nature au Cercle de la Librairie.

Emile et Georges: Dans la matinée repos ou excursion facultative aux environs d'Aix-les-Bains. Départ 10h54. Deux heures d'arrêt à Bourg pour visiter la ville et l'église de Brou. Dîner à Louhans. Coucher à Dijon Hôtel de la Cloche.

Louise va déjeuner à Versailles chez sa tante Marguerite avec sa tante Valentine et ses deux cousines Marguerite et Jeanne Deltombe.

Lundi 11 Avril

Valentine vient déjeuner à la maison avec ses deux filles Marguerite et Jeanne.

Paul fait sa première sortie. Profitant du beau temps, sa mère lui fait faire une promenade en voiture découverte jusqu'au bois de Boulogne. Il rentre un peu étourdi et fatigué. Retour d'Emile et Georges. Je vais au devant d'eux à la gare de Lyon 7h49 du soir. Ils étaient partis à 9h36 de Dijon; arrêt à Laroche (déjeuner) et à Montereau (excursion).

Mardi 12 Avril

Profitant du délai qui lui a été gracieusement accordé sur la demande de son maître Pascal, Charles envoie au Grand Palais le complément de son travail sur l'église de Champagne. Le jury du Salon se réunit aujourd'hui. Dans l'après-midi, Paul sort un peu avec son frère Charles.

Mercredi 13 Avril

Eté avec Charles passer la journée à Breteuil et à Ste Suzanne, voir humidité de la chapelle Ste Suzanne et moyen d'y remédier. Départ 7h55 du matin, arrivée à Evreux 9h30 visite d'Evreux;déjeuner au buffet 11h départ pour Breteuil 11h44 arrivée à Breteuil à midi54. Eté en voiture directement à Ste Suzanne avec l'entrepreneur. Retour départ de Breteuil 4h47 arrêt à Evreux pour dîner. Retour à Paris 10 h.

Dans l'après-midi, Paul sort seul. Il va chez son coiffeur pour se faire arranger sa barbe.

Guerre russo-japonaise. Grand désastre russe. Le cuirassé Petropovlovsk coulé devant Port Arthur avec presque tout l'équipage officiers et marins, soit environ 800 hommes et l'amiral Makarof commandant en chef de la marine russe, ainsi que le grand peintre russe Verestchaguine qui se trouvait dans la cabine de son ami l'amiral Makarof.

Vendredi 29 Avril

Eté avec Sophie, Louise, Henri à l'enterrement de M. 0. Gréard décédé subitement chez son dentiste le 25 Avril à l'âge de 76 ans. Eglise St. Sulpice. Cimetière Montpamasse.

Samedi 7 Mai

Eté avec Sophie, Louise, Charles et André dans la grande Salle des Fêtes du Trocadéro à la "Soirée Beethoven - La musique de Beethoven dansée par Miss Isadora Duncan avec le concours de l'Orchestre des Concerts Colonne". Content d'y avoir été pour pouvoir en parler,r nais sans grand intérêt. La musique de Beethoven n'a pas besoin de ce complément, plutôt génant, souvent agaçant. Je n'irai certainrnent pas une deuxième fois assister à ce genre de spectacle. J'ai plutôt besoin d'oublier toute cette mimique pour entendre avec mes impressions personnelles la grande musique de Beethoven. Dans une note annexée au programme, la Duncan reconnait d'ailleurs que ses danses n'expriment rien de plus que ce quelle éprouve elle-même par cette musique, ses mouvements répondant aux impulsions que la musique éveille en elle.

Vendredi 13 Mai

Avec plusieurs de ses camarades de l'Ecole Centrale Paul prend le train de 7h15 gare du Nord pour Hautmont près de Maubeuge pour aller visiter un établissement de produits chimiques.

Samedi 14 Mai

Première entrevue avec M. D. au Salon des Artistes Français.

Mercredi 18 Mai

Soirée à l'Ecole Normale. Musique, comédie et danse.

Louise fait partie des choeurs avec ses cousines Adèle, Jeanne et Marie Petit, Marie-Louise Puiseux, Pauline Rivière, Mlle A. Dumont, Suzanne Chaplain etc... Plusieurs répétitions ont eu lieu les jours précédents dans la soirée sous la direction de M. Chevet professeur de musique à I'Ecole Normale: Fragment de "La fête d'Alexandre " de Haendel.

Deuxième rencontre avec M. D. J'ai avec lui et Charles une longue conversation sur des idées générales dans son cabinet.

Nous quittons l'Ecole vers 2h1/2 du matin, Sophie, Louise et moi. Le bal continue. Henri nous avait quitté vers minuit pour prendre son métro et retourner à Thiers. Charles et Paul restent encore au bal.

Vendredi 20 Mai

M. D. vient faire visite à Sophie.

Dimanche 22 Mai (Pentecôte)

Promenade à Versailles avec Sophie, Louise, Charles et André. Eté en bateau jusqu'à Sèvres, puis à pied par le parc de St Cloud, Marnes, les bois de Fausses Reposes jusqu'à Versailles, visite à Marguerite, retour par chemin de fer direct à Paris. Très belle journée.

Lundi 23 Mai

Promenade à Champagne avec Sophie, Louise, Charles, Emile et Georges. Partis à 11h45 pour Persan Beaumont. Visite de l'église très intéressante de Beaumont. Eté à pied de Beaumont à Champagne par les bois. De Champagne été prendre le chemin de fer à l'Isle Adam. Rentrée à Paris vers 8h du soir.

Très belle journée. La campagne est de toute beauté et odorante, aubépines, muguets, cytises, pommiers en fleurs. C'est beau, c'est beau! Et cette vue des hauteurs qui dominent Champagne et toute la vallée de l'Oise de l'Isle Adam à Beaumont et au delà les collines boisées noyées dans une atmosphère exquise de finesse! Quel régal pour les yeux et qu'il fait bon vivre avec un spectacle si poétique, si reposant!

Jeudi 26 Mai

M. D. vient dîner à la maison. Nous avons prié mon Père d'être des nôtres. M. D. lui produit comme à nous une très bonne impression.

Mardi 31 Mai

A 5h sur sa demande, lettre du 30 Mai, je reçois la visite de M. Donckèle, ami de M. Demangeon. M. Donckèle vient me demander quelle impression M. Demangeon a fait sur nous et m'expose le vif désir de son ami d'être autorisé à continuer les visites commencées. Ma réponse et celle de Sophie que je vais chercher vers la fin de la visite causent la plus grande satisfaction à M. Donckèle qui va immédiatement rendre compte à son ami de son entretien et lui dire que nous attendons sa visite le lendemain mercredi vers 2h.

Mercredi 1er Juin

A 2h visite de M. Demangeon. Ces dames prennent rendez-vous avec lui Samedi prochain à 3h gare Montpamasse pour une promenade à la campagne.

Jeudi 2 Juin

Charles monte en loge pour le premier essai du Concours pour la place d'Inspecteur des Bâtiments Civils. Ils sont 45 concurrents. Programme: une chapelle absidiale.

Vendredi 3 Juin

Matin visite du Dr. Bruslé que Sophie a prié de venir me voir. Depuis plus de 8 jours je souffre jour et nuit sans discontinuer de violentes névralgies qui me travaillent la tête la poitrine les épaules et les bras. Les nuits sont des plus douloureuses. Une nuit surtout, la respiration m'était des plus pénibles et je dus passer debout une partie de la nuit. Depuis quelques jours, je m'étais mis à faire régulièrement en me levant des exercices d'assouplissement avec des haltères et les poignées à corde de caoutchouc. J'en avais peut-être abusé. Toujours est-il que ma crise de névralgie venant à se produire s'exerça de préférence et très violemment sur ces muscles en travail. Le dos, la poitrine et les bras puis également ma pauvre tête me faisaient souffrir atrocement. Ce soir, j'éprouve de l'apaisement pour la première fois depuis 8 jours.

Samedi 4 Juin

Sophie Louise et Charles vont faire une promenade dans les bois de Meudon avec M. Demangeon. Le rendez-vous est gare Montparnasse à 3h5. Henri et Laure viennent â Paris pour 4 ou 5 jours. Nous leur faisons part confidentiellement du projet pour Louise. Ainsi qu'à Pierre Petit que je rencontre sur la fin de l'après-midi à l'institut.

Charles apprend qu'il est admissible; sur 45 candidats, on en a gardé 23. Il y aura finalement 10 élus.

Dimanche 5 Juin

Nous recevons à dîner mon Père, Henri et Laure, Febvre et Sion, Henri et André Deltombe. Après dîner, Etienne vient nous voir.

Lundi 6 Juin

Toute la matinée, Charles monte en loge pour la deuxième épreuve du concours pour une place d'inspecteur aux Bâtiments Civils. Sujet: Rapport au ministre au sujet d'un incendie survenu dans un des bâtiments de l'Etat. Durée de l'épreuve 4h de 8h à midi. Après-midi, examen oral devant la commission des Inspecteurs Généraux des Bâtiments Civils.

Soir Banquet des Diplômés présidé par le Directeur des Bâtiments Civils M. Marcel. J'y assiste avec Charles. 93 convives. Charles est fort félicité par nombre de mes confrères pour son envoi au Salon et sa médaille, mais plus encore lui fut-il très aimablement dit pour son travail que pour sa médaille qui ne faisait pas de doute. (troisième médaille pour son envoi au Salon d'Architecture, relevé de l'Eglise de Champagne).

Mercredi 8 Juin

M. A. Demangeon vient dîner.

Vendredi 10 Juin

M. A. Demangeon dont j'avais reçu la veille une lettre m'annonçant sa visite vient me demander la permission de me présenter sa mère. Il espère que I'accueil si cordial, les témoignages de sympathie qu'il rencontre parmi nous tous l'autorisant, l'enhardissant à faire cette demande (Sic). Je vais chercher Louise et l'amène au salon. M. A. Demangeon lui répète ce qu'il vient de nous dire. Louise très émue prononce à voix très basse quelques mots que l'on n'entend pas mais dont tous nous devinons le sens.

Il est convenu que M. Demangeon ira voir sa mère à Gaillon pour lui proposer de venir le mardi 21 Juin, la semaine prochaine devant être occupée par le Congrès des Architectes. C'est en somme la demande en mariage que M. A. Demangeon vient faire. La visite de sa mère sera l'occasion des fiançailles.

Samedi 11 Juin

Ayant déjà prévenu verbalement et confidentiellement la plupart de mes frères et sÏur des projets de mariage de Louise, j'écris à Valentine pour qu'elle ne soit pas la dernière à les apprendre.

Dimanche 12 Juin

Je vais avec Sophie, Louise et Georges à Versailles faire la même confidence à Marguerite.

Mardi 14 Juin

M. Demangeon vient dîner. Le matin, Charles était parti pour Blois où il va faire un relevé d'une travée de la cathédrale.

Mercredi 15 Juin

(Début pour André, du concours d'admission à l'Ecole Centrale.)

Jeudi 16 Juin

(...excursion du Congrès des Architectes à Chartres et Maintenon...)

Samedi 18 Juin

Séance de clôture du Congrès des Architectes. Distribution des récompenses. La médaille de jurisprudence m'est décernée. Mon Père, comme tous les ans assiste à la séance. Craignant pour lui la fatigue, je m'étais abstenu d'aller le voir dans ces derniers jours espérant ainsi qu'il oublierait cette séance et naturellement je ne lui avais pas parlé de la distinction que je tenais de l'estime de mes confrères. Il vint cependant et apprit ma médaille en entendant le rapport Raulin. L'ami Raulin avait dit sur moi des choses si gentilles que l'assemblée ne me ménagea pas les applaudissements lorsque j'allai recevoir ma médaille. Le ministre de l'I.P. et des Bx-Arts qui présidait, sachant par Nénot, Président de la S.C. que mon Père était dans la salle se leva aussitôt et alla lui serrer la main et lui adresser ses compliments. L'assemblée souligna de ses applaudissements ce geste si courtois et plein de déférence pour mon Père.

Mardi 21 Juin

LES FIANCAILLES DE LOUISE

Après midi, visite de Mme Demangeon venant nous demander la main de Louise pour son fils Albert. Acceptation. Vers 7h Mme Demangeon que nous avions invité à dîner revient avec son fils qui apporte à Louise sa bague de fiançailles et s'était fait précéder d'une corbeille de fleurs. Mon Père vient également dîner avec nous et nous buvons le Champagne au bonheur de nos chers fiançés.

Mercredi 22 Juin

(voyage à Tourcoing, Douai, Arras; retour le lendemain)

Vendredi 24 Juin

Sophie, Louise et M. Albert Demangeon commencent leurs visites de présentation: Mon Père, Béatrice, Geneviève, Jeanne, Adèle , M. et Mine Donckèle.

Lundi 2 Juin

Premier dîner de présentation. Ma soeur Adèle et sa fille Anna. Etienne, Mathilde et leur fille Yvonne, Mme Demangeon, M. et Mme Donckèle. Mon Père s'était excusé ne voulant pas se fatiguer, ayant à parler le lendemain au Sénat.

(18 couverts; plan de la table; outre les invités ci-dessus, Louise et Albert, Henri, Paul, André, Emile,Georges)

Lundi 4 Juillet

Deuxième dîner de présentation: Jeanne et Pierre Petit et leurs filles, Jeanne et Marie, Pierre Puiseux et Béatrice et leur fille Marie-Louise, Mme Bouvet, Maurice Guibert et Georgette invités pour le Lundi 11 et qui faisant confusion arrivent heureusement avant que nous ne nous soyons mis à table ce qui nous permit de prendre rapidement nos dispositions sans que personne ne se doute de rien. Emile et Georges en sont quitte pour dîner à une petite table dressée dans l'antichambre. 20 couverts; plan de la table, outre les invités, Louise et Albert, Charles, Henri, Paul, André.

Mercredi 6 Juillet

Eté passer la journée à Gaillon chez Mme Dernangeon. Partis à 8h20, Sophie, Paul, Albert Demangeon et moi nous arrivons à Gaillon à 10h36 et vers 11h chez Mme Demangeon. Nous y trouvons André Rabut qui fait son année de service à Gaillon et que Mme Demangeon avait invité à déjeuner avec nous. Après déjeuner, promenade sur les hauteurs de Gaillon et dans les bois. Forte chaleur. Retour à Paris par le train de 4h52, arrivée à Paris 6h55.

Samedi 9 Juillet

Troisième dîner de présentation: Mon Père qui n'avait encore pu venir aux deux premiers, Emile et Adèle Deboudé, les Malassez Mr et Mme, Henriette, Louise et Jean. Paul, retenu par un dîner de promotion de l'Ecole Centrale, n'assiste pas. 17 convives. Plan de la table; outre les invités, Louise et Albert, Charles, André, Emile, Georges.

Dimanche 10 Juillet

Eté à Sceaux déjeuner chez Etienne: Sophie et moi, tous les enfants sauf André qui est resté à travailler avec son oncle Ch. Rivière qui a l'obligeance de lui faire revoir son cours avant les examens oraux de l'Ecole Centrale. Albert Demangeon est naturellement de la partie et revient dîner à la maison avec Febvre, Daudin et Sion.

Lundi 11 Juillet

Quatrième dîner de présentation. Marguerite, Charles Rabut et leur fille Pauline, Geneviève, Charles Rivière et leurs enfants Pauline et Marcel. 17 couverts. Plan de la table; outre les invités, Louise et Albert, Henri, Paul, André, Emile, Georges.

Jeudi 14 Juillet

Le Journal Officiel publie la liste des Diplômes et des Certificats de l'Ecole Centrale. Il y a 213 diplômes et 24 Certificats. Paul est classé le 64 ème. Il était entré à l'Ecole en Octobre 1901 le 177ème sur 238 admis.

En raison de la chaleur excessive dont nous souffrons à Paris depuis plusieurs jours la Revue qui devait avoir lieu à 9 h du matin est avancée d'une heure. Le Bey de Tunis y assiste. Paul est convoqué à l'Ecole Centrale à 4h du matin. Les Centraux en tenue d'artilleurs avec le mousqueton prennent le train à la gare des Invalides à 5h45. Je devais les photographier à leur passage sur le quai, mais j'arrive quelques minutes trop tard (ou eux en avance). Je les rejoins à 5h30 à la gare des Invalides. Je vais avec Emile et Georges à la Revue. Nous prenons le train de 6h45. N'ayant pas de billet de tribune, nous circulons au milieu du "populo". Nous quittons Longchamp dès que les Centraux ont défilé et les rejoignons à Suresnes où nous nous rafraîchissons de limonade avec Paul. Départ de Suresnes à 10h retour aux Invalides à 10h1/2. Après déjeuner été avec Sophie et les enfants souhaiter la fête à mon Père.

Soir, dîner chez mon Père: Sophie, Louise, Albert Demangeon et moi, ma sÏur Adèle, Paul, Anna Lancrenon, Etienne, Mathilde et Yvonne, Marguerite et Pauline.

Dimanche 17 Juillet

Eté passer la journée entière à Lozère chez les Malassez: Sophie et moi, tous les enfants sauf André qui préfère rester travailler, son examen oral devant avoir lieu le lendemain matin, et Albert Demangeon. Mlle Suzanne Chaplain vient également déjeuner, Mme Dumont et sa fille Alberte dîner. Malassez très souffrant de rhumatisme goutteux depuis plusieurs jours garde le lit.

Samedi 30 Juillet

DEPART D'EMILE ET GEORGES POUR L'ALLEMAGNE

Matin je vais à la Distribution des Prix du Lycée Louis le Grand. Georges a le 1er prix de Mathématiques (classe de 2 ème).

Soir 8h37 gare de l'Est départ d'Emile et Georges pour l'Allemagne. Ils vont passer leurs vacances à Gotha et à Georgenthal dans une pension de famille tenue par me Segfarth, pension que nous a recommandée M. Begouen de Meaux. Paul les accompagne et nous rejoindra aux Dalles vers le 12 Août après une petite excursion faite avec un de ses camarades d 'Ecole, M. Delaglière, à Weimar, Iéna, Nüremberg, Rothenbourg, Würtzbourg, Carlsruh, Baden-Baden, Strasbourg. C'est notre première grande séparation, c'est même la première séparation et j'avoue que j'ai le cÏur un peu gros en voyant le train emporter pour si longtemps les "petits frères". Eux partent avec beaucoup d'entrain et paraissent même ravis. Ce sont des hommes! Songez donc cette existence à l'Etranger, seuls, sans leurs parents qu'ils n'ont encore jamais quittés!

Dimanche 14 Août 94

Incendie du casino et de la maison de mon Père dans la nuit du 14 au 15 Août.

Nous venions de passer la soirée chez ma sÏur Adèle, en famille,faisant une partie de whist avec mon Père. Vers 11h nous étions à peine couchés, Sophie entendant des allées et venues dans la chambre des garçons, saute du lit s'informer. Au même instant, Charles, Henri, Paul et André descendaient et se rencontraient à la porte de la maison avec Anna Lancrenon apportant ses enfants et criant: "Le casino brûle!" 0h! Ce cri d'effroi, je lentendrai toujours et je me rappellerai toujours la secousse que j'en ressentis! Je me précipite à la fenêtre, ouvre les persiennes, le ciel est en feu, d'immenses flammes s'élèvent sur l'emplacement du casino. Je m'habille fébrilement ne pouvant arriver, tant j'étais ému, à lacer mes chaussures, et me précipite, suivi de Sophie et de Louise à la suite de mes fils. Leurs fenêtre donnant du côté de la mer,ils avaient vu le feu et pensaient que la maison de leur bon-papa flambait. Sans prendre le temps de nous prévenir, peut-être pour ne pas nous effrayer, ils s'étaient rapidement habillés et descendaient lorsque leur mère sortit de sa chambre pour voir ce qui se passait. Quand j'arrivais, toute la famille était déjà dans le chemin, mon Père aussi, enveloppé de couvertures, regardant les flammes gigantesques dévoraient la construction en planches du casino. On le décida à entrer chez Henri où il passa le reste de la nuit sur un canapé, refusant de se coucher dans un lit. Le feu s'était déclaré sur la scène du casino à la fin d'une représentation et pendant la danse. Ce fut un sauve-qui-peut général. Avec un peu plus de sang-froid, les petites flammes que les danseurs aperçurent auraient pu être facilement éteintes. Mais il n'y avait ni eau, ni matériel de secours d'aucune sorte, grenades etc... Voyant le feu, les enfants d'Adèle couraient immédiatement chez leur bon papa. Les portes étaient fermées et tout le monde couché. Mon Père dormait déjà. Ils jetèrent des cailloux dans les fenêtres, brisèrent un carreau pour ouvrir la fenêtre de la cuisine, montèrent dans la chambre et avec le plus de ménagement possible réveillèrent leur bon papa, l'aidèrent à s'habiller et l'accompagnèrent, sortant par la terrasse, car l'accès du jardin entre les deux maisons était impossible à cause de la chaleur. Une personne même se mit à plat ventre au dessus du petit fossé qui sépare la terrasse de Père de la terrasse voisine disant:" Marchez sur moi M. Wallon, j'ai les reins solides " et mon Père gagna ainsi le chemin.

Une auto file immédiatement sur Sassetot, donne l'alarme, puis sur Valmont, puis sur Fécamp. La pompe de Sassetot arrive vers minuit. Trop tard hélas pour sauver la maison d'Adèle. Les flammes léchaient déjà les charpentes extérieures lorsque la trompette des pompiers se fit entendre; il fallut mettre la pompe en batterie, dérouler et amollir les tuyaux de toile dune raideur lamentable, s'amorcer près d'une citerne, établir la chaîne, etc... Cela demandait du temps et le feu pénétrait dans la maison. On n'avait pu ou n'avait voulu rien sauver, Adèle défendant l'approche de sa maison de peur d'accident. Le casino avait des dépôts de carbure de calcium pour s'éclairer à l'acétylène et l'on s'attendait d'un moment à l'autre à une explosion.

Vers 2h les pompiers de Valmont arrivent et nous pouvons disposer de plusieurs lances. Avec Charles, Henri, Paul et André, et mes neveux, nous pénétrons dans la maison nous relayant tour à tour et du palier de l'escalier du 1er étage, nous combattons le feu avec succès, noyant dans des torrents d'eau les bois enflammés qui tombent sur le plancher, arrosant au dessus de nos têtes pour protéger la toiture de la tourelle de l'escalier. Nous pûmes tenir ainsi jusqu'à la fin et c'est grâce à nous que le rez de chaussée ne fut pas ou peu atteint, que la maison ne fut pas détruite entièrement et les maisons voisines protégées. A part le rez de chaussée, tout était absolument anéanti sauf les gros murs et la tourelle de l'escalier.

Vers 4h arrivait la pompe à vapeur de Fécamp. Nous étions à peu près maîtres feu, et on ne la mit pas en batterie. A 6h chacun rentra chez soi prendre un peu de repos. Nous appréhendions beaucoup les conséquences de ce sinistre pour la santé de notre Père. Comment aurait-il supporté une telle secousse? Vers 7h retournant vers les ruines, je vois Père au bras de mon frère Henri regagnant sa maison et passant devant celle d'Adèle. Il me dit assez tristement mais assez tranquillement aussi: "Voilà de ouvrage pour toi". Une heure après je le voyais assis à son bureau et travaillant. Le vent soufflant de la mer, sa maison n'avait même pas été menacée; néanmoins, son premier soin avait été, tout en s'habillant de faire enlever ses papiers, tout son travail de vacances.

Lundi 26 Septembre

Des dépêches de Henri, de Paul et d'Albert Demangeon nous annoncent l'admission d'André à I'Ecole Centrale. Il a le rang 45 sur 234 admis. C'est un beau succès dont nous sommes tous enchantés.

Mardi 27 Septembre

Sophie, Charles, Louise, André, Emile, Georges et moi quittons les Petites-Dalles vers 11h1/2 pour prendre le train de midi 50 à Cany. Arrivée à Paris 4h35. Nous trouvons à la gare, nous attendant, Albert Demangeon. Le soir, nous dînons tous ensemble et fêtons avec une bouteille de Champagne les années de Charles et le succès d'André.

Mercredi 28 Septembre

Charles a 29 ans. Départ de Paul pour Besançon où il va faire son année de service militaire comme sous-lieutenant de réserve d'Artillerie 5ème Régiment.

Jeudi 3 Novembre

Mariage à la Mairie du Panthéon de Pauline Rivière avec René Giard, archiviste-paléographe.

Mon Père devait être témoin de Pauline avec M. Mercier. Charles et Geneviève Rivière le trouvant très fatigué m'avaient demandé la veille de vouloir bien le remplacer le cas échéant et de me trouver à 10h1/2 à l'Institut. La signature du contrat avait lieu le matin même à l'Institut. Durant cette lecture, Père avait paru très affaissé par moment. Il voulait cependant se rendre à la Mairie, mais sur nos instances, il consentit à rester. Il avait mal dormi la nuit, avait eu des cauchemars, et le matin des hallucinations qu'il racontait avec bonne humeur et en plaisantant: Il avait d'abord rêvé que la place du Panthéon était pleine de monde attendant son tour de mariage, la foule grossissait toujours. Il se réveille et bien éveillé, dit-il, voit tout ce monde entrer dans sa chambre. J'étais bien éveillé puisque je voyais ma fenêtre et par la fenêtre les arbres du quai, l'Institut etc... J'appelai aussitôt pour faire partir tous ces gens, leur demandant ce qu'ils me voulaient... Il nous racontait tout cela debout, en riant et nous accompagnant à la porte de son appartement.

Samedi 19 Novembre

Enterrement de notre soeur Marie.

A 10h enterrement de notre soeur Marie. Le cerceuil est toujours dans la même position derrière les grilles, mais fermé et couvert de fleurs. Nous nous retrouvons toute la famille réunie sauf Paul qui avait dû regagner Besançon Jeudi, n'osant demander à prolonger son congé, non plus qu'Henri Petit retourné à Lyon. Malgré le nombre relativement restreint des invitations envoyées, la chapelle (est comble et tous les amis viennent nous serrer la main. Le corps est inhumé au cimetière Montparnasse dans le caveau des soeurs de St-Vincent-de-Paul, le caveau des Visitandines n'ayant plus une seule place. Le tombeau se trouve dans la première grande allée à droite étant surmonté d'une croix avec cette seule inscription: Spes Unica. ( Le corps fut exhumé le 9 Mars 1905 et transporté dans le caveau de son père Henri Wallon).

Dans l'après-midi, avec Henri et Etienne, visite au Directeur des Bx-Arts auquel nous offrons pour le Louvre le portrait de Père par Bastien-Lepage, à M. Havet Président de l'Académie des Inscriptions pour le remercier, à Alfred Croiset qui veut bien se charger de la notice à faire sur Père pour le bulletin de l'Ecole Normale, au Président du Sénat que nous ne rencontrons pas et à qui nous déposons notre carte ainsi qu'aux questeurs, à l'Elysée déposer notre carte au Président de la République et à ses secrétaires.

Jeudi 8 Décembre

Réunion de la famille à l'Institut pour tirage au sort des objets ayant tenu le plus près à mon Père et répartition du mobilier.

Les premiers objets forment 8 lots. Adèle a le fauteuil de la chambre à coucher dans lequel est mort mon Père. Henri le fauteuil du cabinet de travail, moi le Christ ivoire de l'aicôve, Jeanne la montre, Valentine le médaillon bronze de Crank, Etienne le fauteuil crapaud de la chambre à coucher, Marguerite un tableau de M. Lavergne, Geneviève un lot de lorgnettes et jumelles. Je fais avec Adèle échange, à elle le Christ, à moi le fauteuil.

Puis on se partage le mobilier. Obligé de m'absenter pour aller au Palais de Justice, je n'assiste pas à ce partage. Sophie me rend compte le soir de ce qui s'est passé. J'ai le bureau et le fauteuil de mon Père, un petit cartonnier près de la cheminée, la pendule du cabinet et les chandeliers, le lit.

Dimanche 11 Décembre

Mort subite de mon beau-frère le Général Petit , 64 ans.

Après déjeuner, Charles qui était allé avec son frère Henri consulter la bibliothèque de leur bon-papa accourt effaré et nous dit: "Mon oncle Pierre est au plus mal". Jeanne Petit venait d'accourir à l'Institut toute angoissée, cherchant sa soeur Adèle et priant Charles de me prévenir et Henri d'envoyer des dépêches à Lyon et à Epinal à ses frères. En toute hâte, nous nous rendons en voiture rue de La Faisanderie, Sophie, Charles et moi.

Marie Petit nous ouvre la porte et nous annonce en sanglotant que son père est mort! Le pauvre Pierre est déjà étendu dans son lit dans sa toilette mortuaire; Jeanne est près de lui et nous raconte ainsi ce terrible malheur: Pierre avait passé la matinée à travailler à différentes choses, notamment à mettre au net la liste des livres qu'il comptait demander, provenant de la bibliothèque de Père et aussi à se rendre compte de la dot qu'il pourrait donner à ses filles, consultant sa femme à ce sujet et, émettant l'hypothèse de sa mort, lui demandant ce dont elle se contenterait pour vivre. Il était néanmoins assez gai.

Bien portant et ayant travaillé toute la matinée à des calculs, il n'alla avec sa fille Jeanne qu'à la messe de 1h dans une chapelle dépendant de l'Eglise St Honoré d'Eylau. En route, comme sa fille craignant d'arriver en retard lui demandait de presser le pas, il lui répondit: Mais non, ma petite mère, nous avons bien le temps. Il entra même chez un marchand de tabac pour allumer une cigarette. Il était depuis 10 minutes environ à l'église, debout près de sa fille assise, lorsque subitement il s'affaissa, disant seulement: "Ah!".Jeanne ne put le retenir. Plusieurs personnes s'empressèrent et le portèrent sous le porche pour qu'il put respirer plus facilement. Jeanne s'informa de l'adresse d'un médecin, finit par en ramener un. Mais son pauvre père était mort; aux questions de Jeanne, le médecin se contenta de lui répéter: "Ramenez-le chez Iui, ramenz-le chez lui" voulant ainsi lui éviter des complications pour une mort survenue sur la voie publique. Une personne de l'assistance mit Pierre en voiture et le ramena rue de La Faisanderie pendant que la pauvre petite Jeanne reprenait à pied le chemin de chez elle pour rencontrer sa mère et Marie qui devaient venir au devant d'eux. Elle se contenta de leur dire "Rentrons,Papa s'est trouvé mal, on le ramène en voiture". Elles arrivèrent toutes trois rue de La Faisanderie en même temps que la voiture rapportant le corps du pauvre Pierre. Il était environ 1h1/2 . Petite Jeanne entreprit alors cette tournée douloureuse pour chercher sa soeur Adèle, nous prévenir en même temps de ce grand malheur. Nous arrivâmes vers 2h les premiers, puis vîmes arriver la pauvre Adèle Deboudé soutenue par sa soeur Jeanne. Ensuite vinrent successivement tous les membres de la famille. J'envoyai une dépêche à Louise. à Lille, et à Paul, à Besançon. Je rentrai à la maison vers 5h annoncer la nouvelle à Emile et Georges qui étaient sortis lorsque Charles revint de l'lnstitut, et les envoyai rue de La Faisanderie embrasser une dernière fois leur oncle. Henri Petit annonca par téléphone son arrivée pour le lendemain matin Lundi 5h. Il est convenu que Charles ira à sa rencontre.

Joseph Petit est absent d'Epinal; on envoie des dépêches de tous côtés pour essayer de le joindre. Il était à Nancy et n'apprend la fatale nouvelle que le lundi soir en rentrant; il arrive à Paris dans la matiné du Mardi.

Lundi soir à 6h, Paul arrive de Besançon. Après dîner, il se rend rue de La Faisanderie. Henri et Laure arrivent Lundi dans la matinée de Rouen. Louise et Albert arrivent mardi soir à 10h1/2 Albert ayant un cours à la Faculté le Mardi.

Mardi 13 Décembre

Dans l'après-midi, vers 5 h mise en bière du pauvre Pierre, nous étions tous ou presque tous présents à ces derniers adieux.

10h25 arrivée de Louise et d'Albert venant de Lille.

Mercredi 14 Décembre

Enterrement de Pierre.

L'enterrement de Pierre a lieu à 9h du matin à l'église St Honoré d'Eylau. On est obligé de prendre cette heure matinale, un mariage ayant lieu à midi à cette église.

Très nombreuse affluence. Les honneurs militaires lui sont rendus sous le commandement supérieur d'un Général de Division, par un Général de Brigade à la tête de deux régiments d'infanterie, "escadrons de Cuirassiers, 3 batteries d'artillerie, soit 12 canons. Nous arrivons à la porte du cimetière vers midi 1/4. Le corbillard s'arrête, les troupes prennent position vers le Boulevard Barbes et défilent tambours et musique en tête devant le corps, le Général de Division faisant face avec son escorte.

Le corps est déposé dans le caveau provisoire du marbrier Clammer.

Paul repart le soir 7h40 pour Besançon où il doit arriver vers 3h du matin.

Jeudi 15 Décembre

Dans la matinée, je vais faire une petite visite à Jeanne et prends rendez-vous avec Henri Petit dans l'après-midi pour chercher un emplacement au cimetière Montparnasse. Vers 3h Henri Petit vient me prendre; nous nous rendons avec Charles au cimetière et sous la conduite du marbrier Clammer nous cherchons un emplacement sans cependant rien arrêter avant qu'Henri n'ait consulté sa mère. Je cherche également un terrain pour moi.

A 8h45 du soir, Louise et Albert repartent pour Lille.

Dimanche 25 Décembre

Mort de ma tante Barbedienne, 94 ème année.

Vers rnidi, une dépêche de Douai nous annonce la mort de ma bien chère tante Barbedienne. L'agonie a été longue. La pauvre tante, depuis plusieurs jours avait, comme avait eu mon Père, des cauchemars et des hallucinations, elle se voyait parfois entourée d'ennemis et même d'assassins. Louise était allée la voir Vendredi, mais ma tante ne l'a pas reconnue. Depuis le Mardi, me dit Henri Deltombe, elle ne reconnaissait plus son entourage, sauf en de rares moments.

Que de souvenirs du passé, de notre toute première enfance disparaissent avec cette excellente tante qui nous aimait,que nous aimions si tendrement. Elle meurt dans sa 94ème année, dans sa maison de Douai, 8 Place St-Amé.

Mercredi 28 Décembre

A 8h20 départ pour Douai. Enterrement de ma tante Barbedienne. Sophie et moi, avec Charles et Henri, Adèle et son fils Maurice, Jeanne avec sa fille Adèle, Etienne, Marguerite, Geneviève. A la gare de Douai, nous trouvons Louise et Albert qui viennent d'arriver de Lille.

La levée du corps se fait dès notre arrivée, place St-Amé. Service à St-Jacques. Après ma visite qui probablement sera la dernière à cette vieille maison familiale dont nous parcourons toutes les chambres expliquant racontant à nos enfants tous nos souvenirs d'enfance, nous repartons à 7h50 pour Paris; Albert et Louise viennent avec nous.

Etaient encore présents aux obsèques: Valentine, Célestin et leurs enfants: Henri, Pauline, Marguerite, Jeanne Deltombe.

Henri et Laure devaient venir également, mais Laure prise d'une crise de foie le matin même doit s'excuser et Henri ne voulut pas la quitter.