1888

 

 

Dimanche 1er Janvier

Matin avec Sophie, Charles et Henri, les 3 autres enfants enrhumés laissés à la maison, été chez M. Allart, puis à l'Institut. Après déjeuner été à la Visitation et chez Béatrice et chez ma tante Janet. Eté porter des cartons chez leurs professeurs avec Charles et Henri. Je vais porter des cartes et signer au ministère des Cultes chez M. Aubépin à l'EDBA aux Domaines et vais prendre le chemin de fer gare St Lazare pour aller faire visite à Mme Dupont.

Vendredi 6 Janvier

Mort de Mme Boutan après quelques jours d'une épouvantable maladie des intestins.

Samedi 7 Janvier

A 10h1/2 enterrement de Mme Boutan à St Sulpice.

Dimanche 29 Janvier

Mort de M. Questel, 81ème année.

Mercredi 1er Février

Mort de Mme Cattant à Rambouillet à l'âge de 70 ans. Enterrement de M. Questel décédé dans la nuit de dimanche à lundi dans sa 81ème année. Service à midi à St-Germain-des-Prés, enterrement au cimetière Montmartre.

Vendredi 3 Février

Je vais avec Sophie à Rambouillet pour l'enterrement de Mme Cattant. Nous trouvons Albert et Georges Leviez à la gare. Partis par le train de 8h du matin, nous rentrons à Paris à 9h1/2.

Jeudi 9 Février

Eté avec Sophie au bal du Président de la République à l'Elysée. Nous partons de la maison à 9h15. Dans l'Avenue des Champs-Elysées nous prenons la queue des voitures et après plus d'une heure d'attente nous entrons à l'Elysée à 11h moins quelques minutes. Nous retrouvons au bal Père, Pierre Petit, Adèle et ses enfants Anna et Aristide, Geneviève et son mari. Sophie en robe de velours noir à longue traîne est charmante. La toilette lui va à ravir. Nous rentrons à la maison vers 4h du matin.

Vendredi 10 Février

à 11h du matin je pars pour Calais où j'arrive à 3h45. La Reine de Suède accompagnée de son fils Oscar et de sa fiancée voyagent dans le même train, allant s'embarquer à Calais pour l'Angleterre. Je vais à Calais voir l'emplacement de la future mairie mise au concours. A 5h je reprends le train Pour Arras où j'arrive à 7h50. Je descend à I'Hôtel de l'Univers où je dîne. Après dîner je vais au devant de M.Allart arrivant à 9h40 et vais passer quelques instants avec Mme Leviez.

Samedi 11 Février

Mariage de Sidonie Leviez. A 9h je vais déjeuner chez Mme Leviez. Je rentre ensuite m'habiller à l'hôtel. A midi mariage à la Mairie de Sidonie Leviez avec M. Bérode. Après la cérémonie à l'église je vais avec M. Allart faire visite aux Taffin et à M. Planterose. A 3h1/2, dîner chez Mme Leviez. 25 personnes environ. A 8h je reprends la route de Paris avec les mariés. Je rentre à la maison vers minuit.

Dimanche 12 Février

Eté dîner chez Adèle avec Sophie et les enfants sauf André.

Jeudi 16 Février

Sidonie et son mari, M. et Mme Pignon et leurs filles viennent dîner à la maison.

Jeudi 23 Février

Je dîne avec Sophie chez Mme Pignon.

Samedi 25 Février

Eté à l'Opéra avec Sophie entendre Faust.

Dimanche 26 Février

Je vais passer la journée à Rouen. Je prends le train de 8h du matin.

Lundi 27 Février

A 8h38 départ de Rouen arrivée à Paris 11h30.

Samedi 3 Mars

Eté avec Sophie au bal chez M. Eiffel. Nous y rencontrons Adèle avec ses enfants, Anna, Henri et Aristide, Etienne et Mathilde. Nous rentrons vers 2h du matin.

Dimanche 4 Mars

Dîner chez Adèle avec Père, Etienne et Mathilde, Geneviève et Charles, ma tante Janet, Pierre et Béatrice. Les enfants vont dîner cher leur bon papa Allart.

Lundi 5 Mars

M. Heubès commence à venir travailler à mon concours de Calais.

Vendredi 6 Mars

Eté à Chatou pour assister aux convois et service de M.H. Lumigny décédé le mercredi 7 à l'âge de 75 ans dans sa propriété de Chatou, 16 avenue des Tilleuls. Je me rencontre à la gare avec Père, ma tante Janet, Adèle, Etienne et Geneviève. Mort de l'empereur Guillaume 1er d'Allemagne à l'âge de 91 ans après 30 ans de règne.

Mardi 13 Mars

Eté passer la journée à Fontainebleau. Bonne promenade à cheval dans la forêt avec Pierre et le Capitaine Bouisson. Nous allons par Franchard à la vue des plaines Macherin.

Samedi 17 Mars

Dîner chez Etienne avec Père, Adèle et ses enfants Anna et Aristide, Pierre Puiseux et Béatrice, Geneviève et son mari, Henri Chaine, ma tante Janet et le neveu du Père Ledun.

Mardi 20 Mars

Il neige encore, il neige depuis plusieurs jours. C'est la sixième ou septième reprise de ce long, long hiver. Je dis en plaisantant: "Mais c'est la fin du monde". Là dessus les enfants font leurs réflexions sur la fin du monde et Paul s'écrit alors au milieu de cette conversation qui ne manque pas d'une certaine originalité naïve, tout à la fois lugubre et gaie: "Mais alors si tout le monde meurt à la fois qui est-ce qui ira aux enterrements? Qui est-ce qui nous mettra dans les boites (prononcez boâtes)".

Vendredi 23 Mars

Eté à l'Opéra avec Sophie entendre Rigoletto. M. Bailly nous avait envoyé ses 2 fauteuils d'amphithéâtre 42-44.

Dimanche 25 Mars

Henri et Laure viennent à Paris pour 2 jours. Pierre Petit part pour Lille prendre possession de son nouveau poste de Chef du génie. Jeanne quittera Fontainebleau après les vacances de Pâques. Henri, Laure, Père, Etienne, Henri Petit, Henri Deltombe et M. Allart viennent déjeuner à la maison. Le soir nous dînons à l'Institut avec les enfants.

Samedi 31 Mars

A 2h je vais au Chemin de fer du Nord remettre aux Messageries mon projet de concours d'Hôtel de Ville pour Calais.

Dimanche 1er Avril (Pâques)

Pierre Petit vient déjeuner avec nous. Arrivé de la veille de Lille il vient passer les vacances de Pâques à Fontainebleau et opérer le déménagement pour Lille. Après déjeuner nous allons avec les enfants au cirque de la rue St-Honoré, plus de places; à l'Hippodrome, plus de places. Nous allons alors au musée du Trocadéro.

Lundi 2 Avril

Nous conduisons tous les enfants au Cirque d'Hiver. Ce qui passionne surtout André c'est la musique. Il la réclame quand elle cesse de jouer et quand elle joue il bat la mesure de la main et de la tête. Il applaudit fort aussi les acteurs du cirque. Et tout celà avec un sérieux qui nous fait bien rire. A la fin de la représentation nous avons quelque peine à lui faire quitter le cirque. Il veut toujours rentrer dans la salle réclamant la musique. Nous lui faisons constater le départ de l'orchestre et il se retire en maugéant. Le soir nous dînons avec les enfants, sauf André, chez Mme Pignon.

Mardi 3 Avril

Nous devions aller passer la journée à St-Germain et à Chatou mais la pluie et la neige nous y font renoncer. L'après-midi je conduis les enfants au Musée Carnavalet puis chez leur tante Mathilde.

Mercredi 4 Avril

Nous conduisons les enfants sauf André à Versailles. Nous prenons le train de midi visitons tout le château, les 2 chambres, le parc et Trianon. Les enfants prennent un grand plaisir à voir le Hameau du petit Trianon. Nous reprenons le train de 5h1/2 et sommes vers 7h à la maison.

Mercredi 11 Avril

Nous dînons chez Geneviève avec Père, Marguerite e! son mari arrivés à Paris dans la journée, Jeanne et ses enfants, Joseph et Adèle Petit, Mathilde, Adèle, Anna et Aristide, Valentine ramenant ses filles Madeleine et Marie de la Visitation.

Jeudi 12 Avril

Père, Valentine et sa fille Marie, Geneviève et son mari, Joseph Petit et Adèle Petit, Marguerite et son mari viennent dîner à la maison.

Vendredi 13 Avril

Baptême du petit garçon de Marguerite, Robert Rabut, à St-Gemain-des-Prés. Je suis le parrain, Jeanne la marraine. Dîner de la Charette chez Notta. Etaient présents Raulin, Etienne, Papinot, Gillet, Santon, Glaize, Deslignères, Héneux, Lalanne, Ewald, Tournade et moi.

Samedi 14 Avril

A 11h du matin je pars pour Calais où je vais voir l'exposition du concours de l'Hôtel de Ville. Arrivée à Calais à 3h30. Visite de l'exposition, impression satisfaisante, 94 projets exposés mais beaucoup de mauvais. Promenade sur la jetée dîner à l'Hôtel du Commerce d'où je retire ma valise pour aller à l'Hôtel Meurice plus propre. Soirée à la Scala.

Dimanche 15 Avril

Matin promenade sur la Plage et sur la jetée. A 10h nouvelle visite à l'exposition. Déjeuner à l'Hôtel Meurice. Après déjeuner été au devant d'Héneux arrivant de Paris, retourné avec lui à l'exposition. A 3h je quitte Calais et vais diner chez le cousin Mimerel à Roubaix. A 10h je rentre à Lille et descends à un hôtel de la rue de la Gare. Election du Général Boulanger 172.000 voix environ, près de 100.000 voix de plus que son concurrent. Résultat de cette honteuse et humiliante réclame faite en faveur de ce saltimbanque. Election très complexe à laquellle contribuent plus ou moins tous les partis sauf le Parti Républicain honnête. Le parti bonapartiste surtout donne tête baissée dans le mouvement. Cette élection est surtout une élection de mécontentement, de protestation contre une chambre imbécile ne sachant que renverser les ministères et contre les ministres incapables de gouverner.

Lundi 16 Avril

Matin, je vais chez Jeanne arrivée de la veille pour s'installer à Lille. Promenade dans Lille avec Joseph Petit. Visite à l'exposition Colas au Palais Rameau. Après déjeuner été visiter avec Pierre le fort de Mons-en-Baroeil sur la route de Roubaix. A 4h20 départ pour Valenciennes où j'arrive vers 5h. Je trouve Célestin, Valentine et leurs enfants à la gare.

Mardi 17 Avril

A 8h55 du matin je quitte Valenciennes, arrivée à 11h à Arras. Je déjeune chez Mme Leviez. A 2h25 je repars pour Paris où j'arrive à 5h25.

Mercredi 18 Avril

Vers 4h de l'après-midi je reçois de Raulin une dépêche m'annonçant que j'ai le premier prix au concours de Calais: "Premier Wallon, deuxième Héneux, troisième Bréasson. Mentions: Douillet, Calinaud, Legrand, Destocq, Cordonnier, Raulin". Sophie en rentrant avec Louise avait rencontré l'employé du télégraphe à la poste lui avait pris la dépêche et Louise me l'avait apportée toute ouverte montant quatre à quatre l'escalier. Le jury était composé du Maire et de deux conseillers, des architectes des départements du Pas-de-Calais, Nord et Somme, et de trois architectes nommés par les concurrents: Vandremer, Raulin, Pascal.

Jeudi 19 Avril

Dans la matinée je vais voir Raulin et Pascal qui me donnent des renseignements sur le vote. Au premier tour j'ai quatre voix d'architectes sur six. Les trois conseillers municipaux votent pour un projet de la localité qui a pour devise "La France". A chaque tour de scrutin pour tous les prix ils votent comme un seul homme pour ce projet. Au deuxième tour les architectes votent pour moi. Au premier tour avaient voté pour moi Raulin, Pascal, Marteau arch. du département du Nord, Agnès arch. du département du Pas-de-Calais. M. Vandremer vote pour Bréasson et Ricquier arch. du département de la Somme pour Héneux. deuxième prix: deuxième tour Héneux cinq voix contre quatre . Troisième prix deuxième tour Bréasson 5/4. Les jurés ayant demandé qu'un quatrième prix fut donné, les membres du Conseil Municipal arrivent enfin à faire passer leur candidat contre Calinaud cinq voix. Des mentions sont ensuite données à Calinaud, Legrand, Cordonnier, Destocq.

Samedi 21 avril

Je vais à Rouen appelé par Ch. Renard au sujet de réparations à une maison qu'il vient d'acheter. Je prends le rapide de 1h. Le soir dîner chez Charles Renard. Voyage de Père en Tunisie avec MM. Perrot et Héron de Villefosse représentant l'Académie des Inscriptions pour l'inauguration du musée du Bardo. Père prend le rapide de 7h15 du soir.

Dlmanche 22 Avril

à 2h je pars avec Henri pour Paris, Henri allant à Orléans. A la gare de Rouen je vois Bréasson avec qui nous voyageons jusqu'à Paris. Henri vient dîner à la maison. Après dîner nous allons chez Geneviève où nous trouvons Adèle et ses enfants et M. et Mme de la Gillardaie.

Jeudi 3 Mai

Première Comunion de Louise à St Etienne du Mont. J'v assiste avec Sophie et tous les enfants, Adèle et Anna, Geneviève et Béatrice. Le soir dîner à la maison: M. Allart, Adèle, Anna et Aristide, Etienne et Mathilde, M. Dupont (Mme Dupont retenue par l'opératoin au pied de M.L. Renard s'était excusée), ma tante Jannet, Henri Petit, Henri Deltombe.

Samedi 5 Mai

Henri de passage pour quelques heures à Paris vient dîner avec nous. Après dîner je l'accompagne à la gare.

Lundi 7 Mai

Sophie part pour Arras par le train de 8h du matin avec Louise. Paul et André. Je la conduis à la gare et la mets dans le train.

Mardi 8 Mai

Dîner de l'atelier Questel-Pascal.

Jeudi 10 Mai (Ascension)

Promenade avec Charles,Henri. A 7h je les conduis à la messe à St-Jacques. A 8h gare Montparnasse pour Sèvres, Ville d'Avray, parc de St-Cloud. Déjeuner à la Tête Noire. A midi en route pour Montretout, Garches, St-Cucufa, La Celle-St-Cloud. Passons la Seine à Croissy, promenade dans Croissy, visitons la maison que nous avons habitée en 1880, avenue des Colifichets. Prenons le train à Chatou 5h5, arrivée à Paris vers 6h. Allons en voiture à la maison pour prendre les lettres arrivées le matin mais nous trouvons la porte fermée avec la chaine, les domestiques étant sorties. Dîner chez Adèle.

Vendredi 1 1 Mai

Dîner chez Pierre Puiseux avec Ch. et H. Dans la matinée Sophie quitte Arras passe la journée à Douai où elle déjeune avec ma tante Barbedienne. A 3h17 de l'après-midi part pour Valenciennes où elle arrive vers 4h.

Samedi 12 Mai

Dîner chez Geneviève avec Ch., H. Sophie passe la journée à Valenciennes chez Valentine.

Dimanche 13 Mai

Promenade à Sèvres, Chaville, Viroflay, bois de Ville-d'Avray avec Ch. et H. et leurs cousins H. Petit et H. Deltombe. Déjeuner à la maison à 11h. Départ gare Monrparnasse midi, retour par la gare St-Lazare 6h. Dîner chez Adèle. Sophie quitte Valenciennes dans la matinée 8h45 et arrive à Lille 10h.

Lundi 14 Mai

Henri de passage à Paris vient déjeuner avec moi. Pendant le déjeuner je reçois une dépêche de Sophie m'annonçant son arrivée pour 4h30. Je vais au devant d'elle à la gare. Je les reçois tous en excellente santé.

Mercredi 16 Mai

Retour de Père à Paris, de son voyage en Tunisie. Je vais au devant de lui à la gare à 11h3O du soir. Père rentre en excellente santé et nullement fatigué de ce long voyage.

Samedi 19 Mai

Mes premiers essais de photographie. Etienne vient déjeuner avec nous. Après déjeuner nous allons ensemble dans les ruines de la Cour des Comptes. Nous tirons trois clichés. Un orage survenant nous force à plier bagage. Nous allons alors au Lycée Janson où nous développons nos 3 plaques.

Dimanche 20 Mai (Pentecôte)

Dans la matinée je prends 2 vues photographiques de mon balcon.

Lundi 21 Mai

Promenade dans les bois de Sèvres et Chaville avec Père, les H. Petit et Deltombe, Sophie et tous les enfarits. André fait très bien la promenade sans se plaindre de fatigue. Partis par le train de 2h nous rentrons à la maison vers 7h1/2 pour dîner ensemble.

Mardi 22 Mai

Après midi Sophie conduit les enfants, sauf André qui se repose de la veille, et H. Deltombe au bois de Vincennes.

Jeudi 24 Mai

A 11h du matin je pars pour Calais où j'arrive à 3h1/2.

Vendredi 25 Mai

Dans la matinée visite au maire M. Wintrebert. Il ne se prononce pas sur l'époque de la construction de l'Hôtel de Ville mais est affirmatif sur le choix de l'architecte. "C'est assurément vous me dit-il sans celà pourquoi ouvrir un concours?" Je vais voir ensuite les 3 adjoints, Paclot, Delsart et Bruyère que je ne rencontre pas. Après midi je retourne chez les adjoints. Je rencontre M. Paclot qui comme le maire me fait un excellent accueil, même affirmation pour le choix de l'architecte, même ignorance sur l'époque de la construction. M. Delsart est à Paris et je ne rencontre pas M. Bruyère. En somme je suis content de mes visites. Le maire a été très aimable. Il a longtemps habité Valenciennes et connu la famille. Il a même été en 1871 camarade d'Etienne au collège de Valenciennes. Entre mes deux tournées de visites je vais avec un photographe, Alph. Vatour, au collège dans la salle où sont exposés les projets primés et donner mes instructions pour les faire photographier pour l'I.C.

Samedi 26 Mai

A 7h du matin je vais faire quelques photographies (j'avais emporté mon appareil), une sur la Place d'Arrmes, une près de la gare en regardant le Courgain, une sur le port en regardant la gare, une sur la jetée, vue d'ensemble de Calais et une cinquième sur l'extrémité de la jetée en regardant Calais et la plage des bains. A 10h je quitte Calais pour Boulogne. J'en repars à 3h54 et rentre à Paris à 7h40 à la maison à 8h1/4.

Samedi 2 Juin

Dîner à l'Institut avec Adèle et Anna, Valentine, Geneviève et son mari, ma tante Jannet et tous mes enfants, sauf André.

Dimanche 3 Juin

Je vais déjeuner à Sceaux chez Etienne. Je prends une leçon de tirage de photographie.

Lundi 4 Juin

Le Général Boulanger fait son grrrand discours à la Chambre. Le brave général n'obtient que succès de fou-rire et de huées. Mort de Mgr Bouché, évêque de St-Brieuc. Nous dînons chez Geneviève avec Père, ma tante Jannet, Adèle et ama, Valentine et sa fille Pauline. Dans la matinée je fais mes premiers essais de tirage et de virage de photographie: réussite. En descendant de l'impériale d'un omnibus en marche Père se frotte la jambe contre le marche-pied et se fait une assez forte écorchure au droit du tibia. Le médecin du Sénat lui fait un premier pansement et lui recommande le repos. Il vient néanmoins dîner avec nous chez Geneviève.

Mardi 5 Juin

Matinée au Salon avec Sophie et Valentine

Vendredi 8 Juin

Dîner de la Charette. Présents: Raulin, Flachiron, Gillet, Héneux, Motte, Nénot, Santon et moi.

Samedi 9 Juin

Jugement affaire Patry plaidée le samedi précédent. M. Patry condamné à me payer 1.320Fr, somme que je réclamais, à payer les frais de l'instance et de la deuxième expertise. Les frais de référé et de la première expertise étant partagés par moitié. Succès complet. Me Lenté était l'avocat du père Patry, mon ami Reboul plaidait pour moi. Affaire distribuée à la 7ème Chambre, Taillefer Président.

Vendredi 15 Juin

Henri a 9 ans. Congrès des Architectes. Séance solennelle des récompenses présidée par M. Locroy, Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts. Je lis ma notice sur M.J. Hénard. Mort de l'Empereur d'Allemagne Frédéric III. Avènement de Guillaume II son fils, 29 ans.

Samedi 16 Juin

Congrès des Architectes. Matin visite du chantier de l'Exposition, ascension de la tour Eiffel. Le soir banquet à l'Hôtel Continental.

Dimanche 17 Juin

Eté avec Sophie et les enfants déjeuner à Sceaux chez Mme Dupont.

Lundi 18 Juin

Départ pour St-Brieuc, 8h du soir.

Mardi 19 Juin

Matinée chez M. de Nanteuil. Relevé avec M. Robillard de sa maison rue du Port. Déjeuner chez M. de Nanteuil. Après midi M. Robillard continue le relevé avec un autre commis de M. Maignan. Je vais faire quelques visites: à l'évêché, chez M. Courcoux. Je photographie dans la cathédrale la chapelle où sont enterrés les deux évêques. Temps assez sombre qui doit me donner un assez mauvais résultat. Je pose pour l'une des photographies (les 2 chapelles) 8 minutes et pour l'autre 15 minutes avec le plus petit diaphragme. Dîner chez M. de Nanteuil.

Mercredi 20 Juin

Matinée avec M. Maignan. Je déjeune avec lui à la gare et pars. Train de midi13. Arrivée à Paris à 11h30, à la maison minuit. Sophie m'apprend que Père, à la suite d'un refroidissement s'est senti pris de fièvre dans la nuit du lundi au mardi. Le médecin appelé mardi après-midi craignait un commencement de pneumonie. La journée du mercredi fut assez bonne.

Jeudi 21 Juin

Dès le matin j'allais voir Père à l'Institut. Je le trouvais encore un peu accablé et la main brûlante. Il avait pourtant passé une très bonne nuit et semblait assez dispos. Après midi je retourne voir Père et le trouve tout à fait bien. Le médecin avait été très satisfait.

Vendredi 22 Juin

Enterrement du père de Tournade à Neuilly. Après midi été avec Sophie à l'ESDBA voir l'exposition des meubles Louis XIV-Louis XV. Nous allons ensuite voir Père qui continue à aller bien.

Jeudi 28 Juin

Dans la soirée Père est repris d'un peu de fièvre et se plaint de douleurs dans le côté.

Vendredi 29 Juin

Le médecin craint un point pleurétique mais sans gravité, sans épanchement. Il prescrit néanmoins un vésicatoire.

Samedi 30 Juin

Le médecin déclare qu'il n'y a aucune trace de pleurésie. Le point douloureux provient d'un peu de courbature ou de rhumatisme.

Vendredi 6 Juillet

Je loue le petit logement du sixième étage afin de le réunir à notre appartement. Louise aura ainsi sa chambre et notre installation va subir une modification complète. Le salon qui nous servait de chambre à coucher deviendra mon cabinet, mon cabinet deviendra le salon,nous occuperons la chambre à alcôve qui est à la suite du salon. Louise prendra la chambre près, de la nôtre, les garçons coucheront à l'étage au dessus, sauf André et peut-étre Paul que nous conserverons. L'étage du dessus sera mis en communication avec notre appartement par un petit escalier intérieur établi dans le cabinet de toilette sur la courette. Le prix de la location est de (sic).

Lundi 9 Juillet

Paul a sept ans.

Jeudi 12 Juillet

Séance excessivement orageuse à la Chambre. Proposition de dissolution lue par le général Boulanger. Réponse du Président du Conseil Floquet. Riposte de Boulanger. Provocation (voir les journaux et l'Officiel).

Vendredi 13 Juillet

Paul manque de se faire écraser. Père sort pour la première fois. Etienne nommé Officier d'Académie.

Duel Floquet-Boulanger. Inauguration de la statue de Gambetta. Promenade à Chatou et Garches.

Dans la matinée allant visiter des travaux avenue du Maine, j'emmène les 3 garçons Ch., H. et P. en congé depuis la veille. En passant rue de Rennes au coin de la rue de Vaugirard et de la rue St-Placide Paul veut traverser rapidement devant une voiture, est renversé par le cheval, roulé sous la voiture. Je me précipite et le porte dans mes bras à une pharmacie toute voisine. Il se plaignait de souffrir des jambes. Je l'étends sur des chaises lui défais ses bottines et constate avec le pharmacien qu'il n'a rien de cassé, un peu de contusions seulement aux genoux et au bas de la jambe. Ses pauvres frères poussaient des cris en voyant l'accident et pendant que je relevais et transportais leur frère ils me demandaient en sanglotant s'il n'y avait pas de malheur. Au bout de quelques instants après les formalités d'usage du procès-verbal, un sergent de ville s'étant précipité immédiatement pour dresser contravention contre le cocher, Paul remis sur ses pieds après avoir sucé un morceau de sucre trempé d'eau de mélisse, nous quittons la pharmacie et pour lui faire prendre un peu l'air avant de rentrer à la maison. Nous montons en voiture découverte et allons place du Carrousel voir les préparatifs de l'inauguration du monument de Gambetta, l'avenue de l'Opéra, les grands boulevards et rentrons à la maison par le boulevard St-Michel. Paul ne se ressentait plus de rien si bien qu'il voulait faire avec nous la promenade que nous avions projetée avec Adèle. A 1h1/2 avec tous les enfants sauf André, nous trouvons à la gare St-Lazare Adèle avec Anna et H. Deltombe. Adèle renonce à nous accompagner voulant assister à la première sortie de Père. Nous allons à Chatou faire visite aux Dames Lussigny, puis traversons la Seine au bac la Malmaison, St-Cucufa et allons prendre le chemin-de-fer à Garches d'où nous partons à 6h4O. Nous ne sommes à la maison que vers 7h1/2. Adèle nous y attendait pour dîner. La sortie de Père s'était très bien opérée. Père voulait absolument assister à la séance de l'lnstitut. Nous n'étions pas sans inquitéude sur cette sortie, Père étant retenu à la chambre depuis plus de six semaines.

Nous apprenons avec plaisir qu'Etienne vient d'être nommé officier d'Académie.

Duel Floquet-Boulanger: Boulanger est blessé d'un fort coup d'épée au cou.

Samedi 14 Juillet

Eté à la Revue avec Sophie et les enfants, sauf André, Henri Deltombe. Le soir après dîner Adèle avec Anna et Joseph viennent voir de notre balcon le feu d'artifice tiré sur la tour Eiffel.

Lundi 23 Juillet

Dans la matinée je reçois une dépêche d'Etienne m'annonçant la naissance de son fils Albert né dans la soirée le dimanche à 11h.

Jeudi 26 Juillet

Départ pour les Petites-Dalles à 7h45 par Cany. Nous quittons la maison à 7h moins 10 minutes. A la gare de Rouen nous voyons Henri et Laure qui nous apportent une jolie bourriche de cerises. Arrivée à Cany midi1/2, aux Dalles vers 2h1/2. La pluie était tombée en abondance de grand matin mais à partir de six heures le temps s'était mis au beau. Nous arrivons aux Dalles par le soleil.

A part 2 ou 3 journées le mois de juillet comme le mois de juin a été constamment mauvais, froid et pluvieux. Le soir nous dînons chez Geneviève installée aux Dalles depuis le courant du mois; visite à Mme Cronier également aux Dalles depuis quelques jours avec Louise Renard.

Vendredi 27 Juillet

Belle journée. Nous en profitons pour prendre un bain le matin, Charles, Henri, Paul et moi. Le soir changement de temps. Dans la nuit grand vent et pluie.

Samedi 28 Juillet

Grande tempête, pluie, vent, grand froid. La mer est démontée. Le vent occasionne des dégats dans le jardin, les branches d'arbre sont cassées, des arbres sont renversés. Notre jardin a beaucoup souffert. Nous l'avions vu si frais, si vert, si beau à notre arrivée; quelques heures ont suffi pour tout changer. Nos grands peupliers du fond se couchent et menacent de se déraciner, les plantations légères sont brûlées par le vent et le froid, les branches des arbres cassent.

Dimanche 29 Juillet

André au lendemain de cette tempête me demande: "Papa, est-ce que la mer rebondit aujourd'hui?". Il avait été la veille sur la plage contempler la mer.

Mardi 7 Août

Départ des Dalles à 10h du matin, arrivée à Rouen 2h. Je passe l'après-midi avec Henri et Laure et repars pour Paris à 8h30 du soir.

Mercredi 8 Août

Enterrement du citoyen Eudes, ex-général de la Commune, voleur et assassin, mort subitement au milieu d'un de ses discours les plus violents dans un club (grève des terrassiers) et au moment où il s'écriait: " ... honte à la bourgeoi..." Il ne peut achever sa malédiction et tombe foudroyé. De la rue Réaumur où il demeurait au cimetière du Père Lachaise où on l'enterre, il y a parait-il une foule énorme, les anarchistes poussant à l'émeute. Plusieurs fois la police et la gendarmerie, devant les provocations et les voies de fait sont obligées de mettre sabre au clair et de charger. Il y a un certain nombre de blessés. Le ministère Floquet s'est donc décidé à montrer un peu d'énergie. S'il l'avait fait plus tôt il aurait évité cette bagarre. Bien que les journaux de province et de l'étranger représentent Paris à feu et à sang, dans cette journée la physionomie des quartiers avoisinants garde toujours son même caractère. Quant à moi je n'ai absolument rien vu d'anormal (je n'ai pas été, c'est vrai, rue Réaumur et place de la République), mais je n'ai su les détails que par les journaux.

Jeudi 9 Août

Henri Petit passe sa première épreuve du baccalauréat. Je déjeune chez M. Allart et dîne chez Père avec Pierre Petit et son fils Henri.

Vendredi 10 Août

Je déjeune chez M. Allart et dîne chez Notta. Dîner de la Charette; étaient présents: Raulin, Motte, Santon, Deslignères, Gillet, Héneux.

Samedi 11 Août

A 7h45 retourné aux Dalles. Henri et Laure se joignent à moi à la gare de Rouen. Arrivée aux Dalles à 2h. Depuis le jour de mon départ le temps est splendide aux Dalles. Il a été excessivement chaud à Paris, 29 et 30°.

Lundi 3 Septembre

Excursion avec Charles et Henri à St-Valery, Dieppe et le Tréport. Départ des Dalles à pied à 7h du matin. Première halte à la ferme d'Auberville, à 8h nous prenons une tasse de lait et continuons notre chemin par les fonds d'Auberville vers Paluel où nous arrivons à 9h. Nouvelle halte de 10 minutes. Nous arrivons à St-Valerv à 10h1/2 après avoir fait à pied environ 15 Kilomètres. Les 3 derniers Kilomètres de St-Sylvain à St-Valery sont un peu durs à cause du soleil sur une route sans ombre. Amivés sur la plage de St-Valery je propose aux enfants de se baigner, mais Henri a trop faim, nous ouvrons donc nos sacs de provisions et déjeunons assis sur la plage. Visite de St-Valery, départ pour Veules par la voiture publique à 1h; nous arrivons vers 2h. En descendant de la voiture je rencontre mon camarade Déchard et nous promenons un instant dans Veules. Je conduis ensuite les enfants sur la plage et leur fais défaire chaussures et chaussettes pour courir sur le sable et dans l'eau, la mer est basse. J'imite leur exemple, nous en éprouvons un bien-être délicieux. A 7h dîner chez Mme Déchard où nous sommes admirablement reçus. Coucher à l'Hôtel de la Place. Chambres et lits peu recommandables.

Mardi 4 Septembre

à 7h du matin départ pour Dieppe à 24Km. Je prends une voiture particulière qui nous conduit à Quiberville. De Quiberville nous allons à pied à Ste-Marguerite, phare d'Ailly que nous visitons, Varangeville. Arrivée à Pourville vers midi moins un quart après une charmante promenade. Nous allons déjeuner à l'Hôtel du Casino. A 1h nous nous remettons en route pour Dieppe distant de moins de 5 Kilomètres. En arrivant à Dieppe j'envoie une dépêche aux Pignon pour les prévenir que nous arriverons dans la soirée au Tréport. Visite de Dieppe; les enfants prennent un grand plaisir à visiter le port, à voir les bateaux. Nous voyons le joli yacht, le Némésis, des frères Menier. Nous visitons un des bateaux qui font le service de l'Angleterre. Nous allons nous reposer à l'extrémité de la jetée. A 5h nous prenons le train pour le Tréport où nous arrivons à 6h45. Nous trouvons à la gare M. Pignon et Marguerite venus au devant de nous. Nous dînons chez Mme Pignon où on nous fait l'accueil le plus affectueux, le plus enthousiaste. Coucher à l'Hôtel de France où M. Pignon nous avait retenu une chambre.

Mercredi 5 Septembre

Nous passons toute la journée avec les Pignon qui nous font fête. Visite du Tréport. Promenade à Eu et Mers.

Jeudi 6 Septembre

A 7h25 nous quittons le Tréport. M. Pignon nous a accompagné à la gare. Arrivée à Dieppe à 9h. Après une promenade sur le port nous allons déjeuner à l'Hôtel du Commerce. Après déjeuner nous allons assister au départ du bateau pour l'Angleterre. A 11h départ en voiture particulière pour St-Valéry où nous arrivons à 2h1/2. Nous nous mettons immédiatement en route pour retourner aux Dalles où nous arrivons à 6h1/2. La pluie nous prend à partir de Paluel jusqu'à St-Martin. Nous rentrons ravis de cette petite excursion et moi surtout ravi de mes petits marcheurs qui ont fait sans aucune fatigue des étapes un peu longues pour leurs jeunes jambes.

Lundi 10 Septembre

A 5h de l'après-midi je quitte les Dalles avec Henri qui retourne à Rouen et Aristide qui retourne à Dunkerque après un congé de 10 jours. J'arrive à Paris à 11h.

Mardi 11 Septembre

Dans la matinée je vais voir M. Allart et après avoir fait quelques courses je reviens déjeuner chez lui. Après déjeuner rendez-vous d'expertise au boulevard Voltaire et au Boulevard Victor Hugo à Clichy. Je rentre vers 5h à la maison avec une forte migraine après avoir télégraphié à Etienne chez qui je devais aller dîner à Sceaux de ne pas compter sur moi.

Mercredi 12 Septembre

Après un rendez-vous d'expertise à mon cabinet et après avoir déjeuné avec Etienne dans un bouillon près de la gare je prends l'express de 1h. J'arrive à Rouen à 3h1/2. Photographies dans l'établissement d'Henri: la forge, les ouvriers, les ouvrières, la maison.

Jeudi 13 Septembre

A 6h45 du matin départ de Rouen pour St-Romain. A St-Romain une voiture de M. le Comte de Nanteuil me conduit au château d'Ecultot (12Km). M. de Nanteuil m'explique ses projets pour la restauration du château ou la reconstruction, dans un autre terrain, d'une maison pour son usage. L'ancien château, qui du reste est très modeste, serait abandonné à la ferme. Aucune décision prise. Déjeuner chez Mme de Nanteuil. Je photographie les enfants et la maison. Après-midi visite du château du Bec près Montivilliers appartenant à M. le Vicomte de Croixmare qui nous y conduit. Je fais trois vues du château. M. de Nanteuil m'accompagne ensuite jusqu'à la gare d'Harfleur. Je rentre à Rouen dans la soirée vers 9h.

Vendredi 14 Septembre

A 6h du matin départ dans le landau de Mme Cronier avec Henri, M. Lebourgeois et ses 2 fils Marcel et Georges pour Boos où doit avoir lieu une grande revue à la suite des manoeuvres du troisième corps d'armée. Journée splendide spectacle réconfortant que le défilé de toutes ces troupes environ 30 ou 35.000 hommes en tenue de campagne. Le Président de la République, le Président du Conseil Floquet et les ministres de la guerre de Freycinet et de la marine, amiral Krantz, assistent à la revue. Henri avait organisé à Franqueville un déjeuner avec les Stern, M. et Mme Boissel, M. Lebourgeois. Nous emmenons également toute la Société Delorme qui vient prendre son repas sur l'herbe dans la prairie. Je photographie le groupe. A 4h nous repartons pour Rouen, à 5h pour les Dalles. Nous arrivons à Cany à 8h et vers 9h aux Dalles dans la voiture de Mme Cronier.

Jeudi 27 Septembre

Père rentre à Paris.

Vendredi 28 Septembre

Nous quittons les Dalles avec Adèle et les siens. Nos bagages sont enlevés vers 2h de l'après-midi et à 4h1/2 nous partons tous ensemble dans le grand break à Capron par un temps splendide. Nous prenons le train à 6h30 à Cany. En passant à Rouen nous voyons Henri et Laure à la gare, nous arrivons à Paris à 11h30.

Lundi 1er Octobre

Nous nous sommes décidés à mettre Charles demi-pensionnaire à Bossuet pour suivre les cours du lycée. Après midi nous allons avec Sophie et Charles faire visite au directeur de sa division, l'abbé Vergès.

Mardi 2 Octobre

Rentrée des classes. A 1h je conduis Charles à Bossuet avec Louise et Henri. A 2h1/2 nous conduisons Henri au petit lycée. Charles entre en 4ème avec M. Durand, Henri entre en 7ème avec M. Pressard.

Samedi 6 Octobre

A 11h départ pour Calais où j'arrive à 3h1/2. Visite à M. Beillier architecte, avec qui je cause de la situation qui m'est faite par l'intervention de M. Decroix architecte de la localité quatrième primé au concours et qui cherche à m'évincer pour la construction de l'Hôtel de Ville. M. Beillier m'engage à dîner chez lui. Avant le dîner je vais faire visite à M. Paclot, Adjoint. Je ne rencontre pas le maire chez lequel je me présente trois fois. Je ne rencontre pas non plus MM. Darquer, Delsart et Bruyère. M. Paclot me reçoit très bien comme il m'avait reçu à mon premier voyage. Il parait goûter mes observations. C'est pourtant à cause de lui, de notre conversation qu'il aurait rapportée et mal interprétée que l'affaire de la construction de l'Hôtel de Ville parait mai engagée pour moi.

Dimanche 7 Octobre

Matin visite à M. Darquier, avocat, conseiller municipal. Ce monsieur, qui faisait partie du jury du concours, me parait assez engagé pour le Decroix. Je reste près d'une heure chez lui mais je crains bien de ne pas l'avoir convaincu. A midi je pars pour Lille où je vais passer l'après-midi chez Pierre et Jeanne. Je rentre à Calais vers 1h du matin.

Lundi 8 Octobre

Matin visite à M. Delsart notaire, adjoint au maire. Je suis satisfait de cette visite ce monsieur me paraît prendre de l'intérêt à ce que je lui dis et n'avoir aucun parti-pris. M. Bruyère, troisième adjoint: je suis reçu d'une façon peut-être un peu sans-gêne d'abord, mais ensuite il change de sentiment au moins en apparence. l'aurais-je convaincu? Je n'ose le croire car il ne me semble pas fort. Je parviens enfin à voir le maire M. Wintrebert à la sixième tentative depuis mon arrivée à Calais. Nouvelles et sempiternelles explications. Ce doit être un faux bonhomme. Il m'engage à lui remettre par écrit ma conversation ou mieux encore, sur ma demande, à l'envoyer à chacun des conseillers municipaux. L'estimable et délicat confrère Decroix me parait avoir fait bien du chemin et ma cause est bien compromise. Je quitte Calais vers midi et rentre à Paris à 5h1/2.

Lundi 15 Octobre

Adèle prise de douleurs névralgiques intercostales est obligée de renoncer à un voyage qu'elle devait faire à Rouen et prend le lit avec de la fièvre.

Jeudi 18 Octobre

Sophie va voir Adèle avec les enfants. Adèle va mieux.

Vendredi 19 Octobre

Je vais voir Adèle, le mieux continue.

Dimanche 21 Octobre

Nous faisons sortir H. Petit et H. Deltombe et allons avec tous les enfants passer l'après-midi au Jardin d'Acclimatation par un temps splendide.

Mardi 23 Octobre

malgré une petite rechute Adèle va mieux.