1877

 

Dimanche 18 Mars: Naissance de Louise.

Mardi 24 Avril: Le petit garçon de Valentine, Paul Deltombe meurt d'une méningite à I'àge de 11 ans.

Mercredi 16 Mai: Renversement du Cabinet ministériel.

Mardi 31 Juillet: Départ de la famille P. W. pour St. Pair. Bains à peu près quotidiens de Charles. M. Allart va aussi à St. Pair.

Jeudi 30 Août: Retour de vacances.

Lundi 3 Septembre: Mort de M. Thiers.

Dimanche 23 Septembre: Mort de Le Verrier.

Lundi 8 Octobre: Mort de Charles Sanglier ami intime de P. W. Tuberculeux, il avait été faire, sans succès pour sa santé, un séjour de 8 mois à Alger et était revenu mourir en France. P. W. en parle souvent dans ses notes, ainsi que de son beau-frère M. Pignon. Depuis son retour de vacances, P. W. va souvent rendre longuement visite à son ami et rend compte, dans ses carnets de l'aggravation et des rémissions de la maladie. En Novembre et Décembre, P. W. consigne au jour le jour l'activité parlementaire - Chambre des Députés et Sénat - interventions diverses, scrutins, etc...

 

 

Mardi 6 Mars

Père reçoit une lettre fort aimable du Duc de Montpensier m'envoyant une lettre d'introduction pour le roi don François d'Assise, président de la section espagnole à l'Exposition Universelle.

Jeudi 8 Mars

Mon entrevue avec le roi don François d'Assise 7 rue Lesueur. Accueil très cordial: j'allais lui présenter un projet pour la Section espagnole.

Dimanche 18 Mars

Naissance de Louise Sophie Zoé Hortense Wallon à 5h1/2 du soir.

Vers 8h du matin, je vais chercher le Docteur M. Bailly; je lui fais dire que rien ne paraît urgent et le prie cependant de passer dans la matinée. Il vient à midi, puis à 3h mais l'état de Sophie était toujours le même, quelques petits lancements. Le Docteur nous quitte en nous disant que ce serait pour la nuit ou le lendemain matin. Rien en effet ne faisait pressentir un dénouement aussi proche. A 5h1/2 les grandes douleurs commençaient subitement et à 9h1/2 tout était fini. Sophie n'avait eu ni la force ni le temps de gagner sa chambre elle se laissa tomber dans le fauteuil de mon cabinet et ce fut là qu'après d'atroces souffrances elle mit au monde notre petite Louise. J'étais seul avec la bonne (Sidonie) et mon pauvre petit Charles qui entendant sa mère souffrir se roulait à terre en pleurant, ou se pressait contre elle, ou parcourait l'appartement d'un air désolé, paraissant appeler au secours. M. Allart venait de partir précipitamment chercher le médecin. Je confiai l'enfant et la mère à Léa domestique en lui faisant mille recommandations et volai en toute hâte comme un fou chez mon ami Malassez notre voisin. Je le ramène toujours en courant, il termine l'opération, nous glissons Sophie sur un matelas et la transportons ainsi dans sa chambre sur son lit. M. Bailly arrive 1/4h après et termine l'opération complètement. La sÏur arrive également (sÏur Françoise, de l'Assistance maternelle, rue Cassini).

Mardi 20 Mars

Sophie va de mieux en mieux.

Déménagement de Père et de maman. Ils quittent le 95 Bd St Michel pour l'Institut.

Dans la journée, acte de naissance de Louise Sophie, Zoé, Hortense Wallon. Ont signé: le père et les deux témoins ses grands-pères; était encore présent son petit frère Charles. Première pesée de Louise: 3Kg220 son frère au même âge pesait 3Kg875.

Mardi 27 Mars

Je me rends chez M. Paliard architecte en chef de la Préfecture de Police 180 Avenue de l'Empereur à Passy pour subir l'examen exigé pour l'entrée dans le Service d'Architecture de la Préfecture de Police &emdash; examen oral sur des questions pratiques et de législation du bâtiment &emdash; examen écrit: Rapport au Préfet sur la construction d'une chapelle en pans de bois 25m de long, I5m de large, le pan de bois du fond circulaire; 15m de haut au faîtage.- Arrivé vers 11h du matin, je sors vers 4h1/2 avec une migraine épouvantable; je n'ai que le temps de me jeter dans une voiture et de rentrer me coucher.

Avis officiel du Ministère des Finances de ma nomination comme Architecte des Domaines en remplacement d'Etienne en congé pour 2 ans -Arrêté du 15 Mars courant. Je reçois en même temps avis d'un rendez-vous pour Jeudi 29 à la Bibliothèque Nationale pour la mise en adjudication de matériaux provenant de la démolition du bâtiment sur la rue Colbert. Rendez-vous avec Pascal arch. de la Bibliothèque.

Mercredi 4 Avril

Première sortie de petite Louise. - A 1h je vais promener petit Charles au Luxembourg, Sidonie, la bonne, portant la petite sÏur. Colère de petit Charles au retour, il se pâme dans mes bras, je reviens exténué, jurant bien de ne plus recommencer.

Vendredi 6 Avril

Sur la demande d'Henri, photographie du profil de petit Charles.

Samedi 7 Avril

Départ de la sÏur Françoise. La séparation est pénible, car la sÏur avait toujours été très bonne et avait pris en affection les deux enfants, le gros Charles surtout faisait ses délices. Sophie comme la sÏur étaient très émues. La sÏur était restée 21 jours.

Mercredi 16 Mai

Première réunion amicale des anciens élèves Architectes de l'Ecole des Beaux-Arts. Dîner au Grand-Hôtel sous la présidence de M. Lesueur. MM. Lefuel, Questel, Duc, Ballu, Bailly, Garnier etc ... assistaient à cette réunion qui comptait 186 convives.

Lettre du Maréchal de Mac Mahon à Jules Simon, Ministre de l'Intérieur - Renversement du Cabinet - Coup de théâtre - Triomphe de la conspiration de Broglie-Fourton. Surprise générale en France comme à l'étranger: L'avènement de la politique bonapartiste cléricale afflige les plus modérés. Le soir, au Grand Hôtel, réunion plénière des Gauches - Discours et propositions de Gambetta.

Jeudi 11 Mai

Par 355 voix contre 154 sur 509 votants, la Chambre des Députés adopte l'ordre du jour suivant: "La Chambre considérant qu'il lui importe, dans la crise actuelle et pour remplir le mandat qu'elle a reçu du pays de rappeler que la prépondérance du pouvoir parlementaire s'exerçant par la responsabilité ministérielle est la première condition du gouvernement du pays par le pays que les lois constitutionnelles ont pour but d'établir déclare: Que la confiance de la majorité ne saurait être acquise qu'à un cabinet libre de son action et résolu à gouverner suivant les principes républicains qui peuvent seuls garantir l'ordre et la prospérité en dedans et la paix en dehors, et passe à l'ordre du jour... (Suit la nouvelle constitution du Ministère).

Vendredi 18 Mai

Le lendemain à la Chambre des Députés et au Sénat, lecture du message et du décret de prorogation des chambres - toute discussion est étouffée sur l'ordre de MM de Broglie et Fourton. La séance est levée aussitôt cette lecture. Les chambres se réuniront le 16 Juin.

Samedi 19 Mai

Hécatombe de préfets. Le nouveau gouvernement de combat ne perd pas son temps.

Samedi 2 Juin

Le soir, après dîner, nous emmenons Charles promener au Luxembourg - il est très sage.

Nous rentrons à 9 h aux lumières. C'est sa première sortie nocturne.

Samedi 16 Juin

Rentrée des chambres après un mois de prorogation (acte du 16 mai). Au Sénat, lecture par M. de Broglie, président du Conseil, d'un message du Président de la République demandant au Sénat la dissolution de la Chambre des Députés. A la Chambre, M. de Fourton. Ministre de l'Intérieur lit une déclaration. Commencement de la discussion de l'interpellation des Gauches. Discours du ministre de l'Intérieur, de Gambetta.

Mardi 19 Juin

Suite de l'interpellation: Discours de MM. Proust, Louis Blanc, Léon Renault.

Après les 3 remarquables discours de Gambetta, J. Ferry, L. Renault, la Chambre adopte par 363 voix contre 158 l'ordre du jour suivant présenté par M. de Choiseul:

La Chambre des Députés, considérant que le Ministère formé le 1°mai par M. le Président de la République et dont M. le duc de Broglie est le chef a été appelé aux affaires contrairement à la loi des majorités qui est le principe des gouvernements parlementaires; qu'il s'est dérobé, le jour même de sa formation à toute explication devant les représentants du pays; qu'il a bouleversé toute l'administration intérieure afin de peser sur les discussions du suffrage universel par tous les moyens dont il pourrait disposer; qu'à raison de son origine et de sa composition il ne représente que la coalition des partis hostiles à la République, coalition conduite par les inspirateurs des manifestations cléricales déjà condamnés par la Chambre; que c'est ainsi que depuis le 17 mai, il a laissé imprimer les attaques dirigées contre la représentation nationale et les provocations directes à la violation des lois; qu'à tous ces titres, il soit un danger pour l'ordre et pour la paix, en même temps qu'une cause de trouble pour les affaires et les intérêts, déclare que les ministres n'ont pas la confiance des représentants de la nation, et passe à l'ordre du jour.

Mercredi 20 juin

Sénat M. Depeyre lit le rapport de la Commission concluant par 6 voix contre 3 à la dissolution. La discussion est renvoyée au lendemain.

Jeudi 21 Juin

Sénat. Suite de la discussion. Discours de V. Hugo, de J. Simon, de M. de Broglie, ministre de la Justice, Président du Conseil, de M. Bérenger.

Vendredi 22 Juin

Discours de M. Bertauld, de M. Brunet, ministre de l'Instruction Publique, des Cultes et des B.A., de M. Laboulaye.

Après cette mémorable discussion dans les 2 chambres où pas un membre de la droite n'avait pris la parole pour défendre le gouvernement, les ministres ayant seuls répondus, et quelles réponses ! après l'éloquent plaidoyer contre cet acte du 16 Mai, le Sénat donne cependant un avis conforme au message du Présid. de la République en votant par 149 voix contre 130 la dissolution de la Chambre des Députés.

Père s'abstient.

Vendredi 19 Juin

Ouverture de la rue des Tuileries le long du Palais (prolongement de la rue des Pyramides).

Samedi 30 Juin

Le soir, promenade en voiture avec Sophie aux Champs-Elysées; nous traversons la nouvelle rue des Tuileries.

Dimanche 15 Juillet

Pauvre petite sÏur tombe de notre lit où sa mère l'avait prise pour lui donner à téter - sa mère s'étant rendormie, la petite lui échappe des mains. La petite est vite consolée et nous en sommes quittes pour la peur.

Le soir dîner à l'Institut avec gros Charles pour fêter la fête de Père. 1° dîner en ville de Charles.

Samedi 21 Juillet

Mme Boeswillvald se charge de louer pour nous une petite maison au bord de la mer à St. Pair près de Granville (Manche) -maison Grimault.

Mardi 31 Juillet

A 8h45 du soir, départ pour St. Pair. Petite sÏur après avoir tété s'endort en quittant Paris et ne se réveille qu'à 4h1/2 du matin pour nous adresser son plus gracieux sourire. Charles d'abord très étonné et excité s'endort également pour ne se réveiller qu'en approchant de Granvile.

En somme le voyage s'effectue sans trop de fatigue.

Mercredi 1er Août

A 6h du matin, arrivé à Granville; le temps se met à la pluie - notre déception en arrivant à St. Pair à la vue de notre installation. (Suit un plan de la maison: au rez-de-chaussée, sans entrée, salle à manger, cuisine d'où part l'escalier conduisant à l'étage; au premier une grande salle où se trouvent deux lits; sur un angle de cette salle est pris un cagibi où se trouve un lit).

Nous divisons la chambre à coucher en deux parties par un drap tendu sur une ficelle.

Le soir à 5h Henri et Laure arrivent et sont assez gentils pour faire bonne figure à la mauvaise installation que nous leur offrons.

Vendredi 3 Août

Premier bain de petit Charles. Le pauvre petit pousse des cris déchirants.

Samedi 4 Août

2 ème bain de petit Charles; son émotion à la vue de son costume. Quand on lui parle bain, il répond par des non, non, significatifs.

Mardi 7 Août

La mer est assez forte, petit Charles ne prend pas son bain. Pluie presque continuelle dans la journée; bain peu agréable, les clapotements de l'eau sont insupportables pour nager.

Le soir après dîner, nous assistons sur la plage à un assez beau coucher de soleil la nuit la mer emporte à la dérive le canot, le mat planté sur la plage et le radeau pour piquer des têtes.

Mercredi 8 Août

Le matin, promenade à Granville, partis à 10h revenus à 11h1/2.- A 5h excellent bain par une mer très forte. Nous restons, Sophie et moi sous la lame. La mer est trop forte pour qu'il soit possible de s'aventurer à nager. A 5h1/2 la mer envahit les cabines. Toute la journée, alternatives de pluie et de soleil surtout de pluie.

Vendredi 10 Août

Lever matinal - à 7h1/2 départ de St. Pair pour le Mont St. Michel en breack - 3 familles - 3 voitures. Nous nous arrêtons 10 minutes à Sartilly et arrivons à 10h à Genêt où nous déjeunons; à midi, nous prenons le chemin de la grève dans 3 voitures à 2 roues. Depuis le matin, la pluie n'a pas cessé de tomber, le beau temps revient, un beau temps relatif. Un guide court, jambes nues, en avant de la première voiture. Sophie, Charles, Louise et leur bonne Sidonie et moi ouvrons la marche dans la première carriole. Désespoir de notre pauvre gros Charles lorsque la voiture arrive sur la grève; il pleure craignant sans doute qu'on ne le mène au bain; au passage des rivières surtout, lorsque le cheval a de l'eau jusqu'aux jarrets, ses cris recommencent plus lamentables, et cela à l'aller comme au retour; les caresses et les consolations de sa petite mère, de son petit père n'y font rien. Quant à petite Louise, elle tète ou dort. Après 3/4h de traversée, nous déposons les enfants avec la bonne à l'hôtel du Mont St. Michel (Poulard) et nous faisons la visite du Mont et de l'Abbaye. A 4h nous remontons en voiture pour regagner Genêt où nous achevons notre repas du matin - (prix très raisonnable pour ces deux repas 3F25 par personne, on ne compte pas les enfants Hôtel Molais ). A 6h on remonte en voiture; route ravissante - au lieu de venir comme le matin par la route de Granville à Avranches nous prenons le long de la mer une route qui nous fait traverser les différents hameaux, St Michel aux Loups, Bouillon, etc... presque toujours en vue du Mont St. Michel doré par le soleil couchant. A 9h nous sommes rentrés à St. Pair. Il était temps, car nos enfants, bien enveloppés du reste, pouvaient commencer à se fatiguer. Charles dormait admirablement depuis 2 heures, quant à Louise, toujours souriante, tétant ou dormant, en approchant de St-Pair, elle est prise d'une forte colère, la pauvre mignonne souffrait peut-être un peu du froid.

Colère du pauvre gros qu'on est obligé de réveiller pour le déshabiller et le coucher, mais à peine couché, il repart de son plus beau sommeil. Petite sÏur chante, tète et s'endort. La nuit est excellente pour tout le monde. Les petits gazouillements de petite sÏur nous réveillent au matin très bien reposée.

Jeudi 16 Août

(Paul Wallon et M. Allart partent en excursion à Jersey; retour le Samedi 18 Août).

Mardi 21 Août

Excursion à Avranches

Lundi 27 Août

(Paul Wallon part en excursion à St Lô, Coutances, Bayeux; retour lendemain soir).

Lundi 3 Septembre

MORT DE M. THIERS. M.Thiers meurt presque subitement à 6 h du soir d'une attaque d'apoplexie à St. Germain-en-Laye, Pavillon Henri IV.

A la nouvelle de la mort de M. Thiers, le Maréchal en tournée électorale rentre à Paris et rend un décret par lequel les funérailles de M.Thiers seront faites aux frais de l'Etat et aux Invalides. Mme Thiers ayant mis comme conditions de régler elle-même l'ordre du cortège, c.a.d. de demander que des places fussent réservées aux membres des anciennes assemblées dont fit partie M. Thiers, de faire tenir les cordons du poêle, par qui elle jugerait convenable, et de désigner ceux qui feraient des discours, le gouvernement effrayé sans doute du spectre des 369 qui allait se dresser devant lui rapporta son décret. Ce fut tant mieux, car outre que le gouvernement aurait pu exploiter ces funérailles pour les élections, il eut été scandaleux de voir le deuil conduit par les de Broglie, les Fourton, les pires ennemis de M. Thiers.

Jeudi 6 Septembre

Je vais m'inscrire chez monsieur Thiers Place St Georges.

Samedi 8 Septembre

Enterrement de M.Thiers.

J'assiste au défilé du cortège en 3 endroits: Bd Montmartre entre la rue Richelieu et la rue Vivienne, place du Château d'eau que je gagne par des rues latérales, et Bd Voltaire, près de la rue Oberkampf. Là je me joins au cortège que j'accompagne jusqu'à la rue de La Roquette.

La Pluie qui tombait à torrents depuis 48 heures (à la grande satisfaction des amis du gouvernement) n'avait pas empêché la foule de se porter vers les Boulevards pour saluer une dernière fois au passage l'illustre mort. Par bonheur, la pluie cessa complètement à la sortie de l'église Notre-Dame de Lorette (Mgr de Paris Guibert avait refusé la Madeleine). Il était alors 1h1/2 environ à 3h20 le cortège arrivait au Père Lachaise.

Jamais Paris ne présenta de spectacles plus imposants; un million d'habitants se pressaient sur le passage du cortège, jamais foule ne fut plus grave, plus recueillie, plus imposante par son respect et son calme. Le spectacle était grandiose et émouvant. La bannière de Belfort, bannière noire aux franges et glands d'argent, portée par plusieurs conseillers municipaux de Belfort émeut tout particulièrement la foule, cette note noire, lugubre, qui rappelait tant de souvenirs vous remuait profondément, il fallait être de pierre pour ne pas sentir sa gorge se serrer, ses yeux se remplir de larmes. Le char funèbre traîné par 6 chevaux était littéralement couvert d'immenses couronnes, de palmes et de fleurs.

Et à côté de cette importante manifestation de la reconnaissance nationale, le gouvernement avait pris les dernières mesures militaires; chaque soldat du cortège avait 12 paquets de cartouches et 2 jours de vivres, toutes les casernes étaient consignées. La population parisienne pensait bien à tout cela ! Tout entière à son mort, au libérateur du territoire, elle se sera révélé ce jour-là à bien des gens qui ne l'auraient jamais crue capable d'un calme si admirable, elle réputée si nerveuse, si irascible.

Lundi 24 Septembre

Le manifeste de M. Thiers aux électeurs du 9ème arrondissement, son testament politique, est communiqué aux journaux. Ce manifeste jette une lumineuse clarté sur la politique actuelle du gouvernement, et en termes élevés, patriotiques, émouvants résume la situation qui nous est faite par les hommes du 16 Mai, les de Broglie, les Fourton, les frappe d'un coup dont ils ne pourront se relever et nous enseignent la politique de l'avenir.

Mercredi 16 Septembre

Arrivée à Paris de Jeanne avec Bébelle; Pierre reste à Marseille avec les 3 garçons. Henri vient de Rouen pour passer la journée avec nous. Jeanne part pour Grignon à 4h. Henri pour Rouen à 6 h. Nous trouvons Jeanne fort changée et fort maigrie et la petite Bébelle bien chétive.